Mali-Burkina : Deux États faillis au service de l’impérialisme russe.

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Le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Joachim Kyelem de Tembela, a effectué une visite au Mali, ce mardi 31 janvier 2023. Accueilli à l’aéroport international Modibo Keita Senou par son homologue malien, Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre Burkinabé s’est fendu d’une déclaration, pour le moins, ridicule : « Le Mali fait la fierté de toute l’Afrique depuis l’avènement de Son Excellence le Colonel Assimi Goïta. Ce que nos devanciers n’ont pas pu faire, nous n’avons pas le droit de le faire ou du moins de le tenter ». Le Premier ministre burkinabè est coutumier des sorties fantaisistes pour flatter l’ego de l’opinion burkinabè, en majorité contaminée par le virus du panafricanisme. Son pays, gangrené par le terrorisme depuis les putschs successifs, est au bord du précipice. Chaque jour, plusieurs personnes sont tuées et des milliers d’autres se déplacent un peu plus au sud pour échapper à l’étau des terroristes. Comme solution, les soldats de Ouagadougou ont jugé bon de confier leur sort à la Russie, comme leurs homologues maliens. Par ailleurs, si les théories nationalistes pouvaient sortir les États de la pauvreté, la Guinée-Conakry de Sekou Touré serait aujourd’hui une puissance sous-régionale.

Plus de 60 ans après les indépendances, la Guinée-Conakry ploie sous le poids de la pauvreté. Le Mali avait même créé sa monnaie le 1er juillet 1962. Après deux dévaluations en 1963, puis en 1967, il a réadopté, toute honte bue, le franc CFA. Le taux d’inflation atteignant les 25% en 1984, le pays était quasiment dans la dèche. Les pièces et les billets du franc malien étaient produits en Tchécoslovaquie. Le Mali n’innove donc pas en la matière. Les choix inopportuns de ses dirigeants ont fait reculer ce pays classé parmi les 20 pays les plus pauvres de la planète avec un Pib de 876 dollars Us par habitant en 2023. Le Premier ministre burkinabè a donc choisi le mauvais exemple pour illustrer ses propos. Normal, puisque son pays n’en mène pas large. Classé 14ème parmi les 20 pays les plus pauvres de la planète, le Burkina a un Pib par habitant de 831 dollars Us.

De façon générale, les États moins développés ou pauvres prennent en exemple ceux qui sont développés ou en voie de développement pour s’inspirer de leur modèle économique, social et culturel. Copier le dernier de la classe est la preuve d’un manque criard d’ambition. Et le Burkina et le Mali manquent d’ambition, au point de se prendre en exemple. Hélas, que peut on attendre des régimes militaires, qui ont au pouvoir des soldats qui ignorent des relations internationales. Les oiseaux de même plumage volent vraiment ensemble. Recroquevillés sur eux-mêmes et incapables de trouver des solutions aux problèmes de sécurité auxquels ils sont confrontés, ces États abrutissent, à coup de slogans vaseux, leurs peuples.

La Chine, les dragons d’Asie, le Japon ne doivent leur développement qu’à l’ouverture dont ils ont fait preuve. Dubaï est considéré aujourd’hui comme un paradis terrestre parce qu’il s’est ouvert au monde. L’Arabie Saoudite a adopté le principe d’ouverture au point que ce pays a mobilisé presque tous les meilleurs architectes de la planète pour des projets titanesques. Plus près de nous, en Afrique, les pays qui ont un niveau de développement élevé sont ceux qui sont ouverts sur le monde. Pendant que les États diversifient leurs partenariats économiques et développent des stratégies d’ouverture au monde des Affaires, des États africains comme le Mali ou encore le Burkina, plongent leurs peuples dans la pauvreté et l’obscurantisme par des discours obscurs. Le Mali et le Burkina peuvent encore rectifiés le tir, avant qu’il ne soit trop tard.

Yacouba DOUMBIA
Observateur averti

Auteur : Yacouba Doumbia

Source : Lementor.net

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