Le Président Bola Ahmed Tinubu s’exprime sur la situation au Niger.

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Discours du président Bola Ahmed Tinubu lors du sommet extraordinaire pour évaluer la situation politique en République du Niger

Vos Excellences, Chefs d’État et de gouvernement ;

Votre Excellence, le Président de la Commission de la CEDEAO ;

Votre Excellence, le Président de la Commission de l’Union africaine ;

Votre Excellence, le Président de la Commission de l’UEMOA ;

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel ; et
Distinguées dames et messieurs.

Permettez-moi de commencer par vous souhaiter la bienvenue à tous à ce deuxième sommet extraordinaire sur la situation socio-politique en République du Niger, dans l’espace de dix jours. Votre présence ici, malgré le court préavis, démontre l’engagement inébranlable de notre communauté estimée à trouver une solution durable à la situation politique en République du Niger.

Aujourd’hui, nous nous réunissons avec un profond sentiment d’urgence et de détermination ferme, en nous appuyant sur les engagements pris lors de notre premier sommet extraordinaire, sur la grave crise politique qui frappe notre nation sœur. Lors de cette première réunion, nous avons exprimé notre solidarité avec le peuple nigérien et son président démocratiquement élu, S.E Mohamed Bazoum, en condamnant le coup d’État militaire et la détention injuste de leur président démocratiquement élu.
Vos Excellences, Distinguées dames et messieurs,

Comme vous vous en souvenez peut-être, nous avons appelé la junte à annuler sa décision de renverser un gouvernement légitime. Nous avons ensuite imposé des sanctions dans l’espoir que cette mesure résolue servirait de catalyseur pour la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger. Malheureusement, l’ultimatum de sept jours que nous avons lancé lors du premier sommet n’a pas donné les résultats escomptés. Nous avons également déployé diverses équipes de médiation de la CEDEAO pour engager la junte militaire en vue d’une résolution pacifique de la situation politique. L’un des facilitateurs, l’ancien chef d’État du Nigeria, le général Abdulsalami Abubakar, nous informera du résultat de sa mission à Niamey.

De même, dans le cadre d’initiatives diplomatiques cohérentes, des envoyés spéciaux ont été envoyés dans des pays non membres de la CEDEAO, notamment la Libye et l’Algérie. Au cours de ces engagements, l’envoyé désigné pour la Libye a eu le privilège d’être reçu par le président de la Libye. Ce dialogue a abouti à une expression sans équivoque de soutien aux résolutions adoptées par la CEDEAO visant à restaurer la gouvernance constitutionnelle au Niger. En Algérie, l’envoyé a été reçu par le ministre des Affaires étrangères au nom du président du pays. Ces initiatives visent à présenter une position cohérente et unie concernant les circonstances actuelles au Niger, montrant ainsi une approche collaborative et concertée entre les nations africaines.
Vos Excellences, Distinguées dames et messieurs,

Suite à la résolution de notre précédent sommet extraordinaire visant à initier une réunion des chefs d’état-major de la CEDEAO, la réunion du Comité des chefs d’état-major a été tenue du 2 au 4 août 2023. Les résultats de cette réunion, ainsi qu’un mémorandum du président de la Commission de la CEDEAO sur les développements socio-politiques actuels au Niger, seront présentés lors de ce sommet. Ils offriront des informations critiques qui éclaireront notre processus décisionnel collectif lors de cette réunion.

Le sommet d’aujourd’hui offre une occasion significative de passer en revue et d’évaluer minutieusement les progrès réalisés depuis notre dernière réunion. Il est essentiel d’évaluer l’efficacité de nos interventions et d’identifier les lacunes ou les défis qui ont pu entraver les progrès. Ce n’est qu’à travers cette évaluation complète que nous pourrons collectivement tracer une voie durable vers une paix, une stabilité et une prospérité durables au Niger. De plus, en réaffirmant notre engagement inébranlable en faveur de la démocratie, des droits de l’homme et du bien-être du peuple nigérien, il est crucial que nous accordions la priorité aux négociations diplomatiques et au dialogue en tant que fondement de notre approche. Nous devons engager toutes les parties impliquées, y compris les leaders du coup d’État, dans des discussions sérieuses pour les convaincre de renoncer au pouvoir et de rétablir le président Bazoum. Il est de notre devoir d’épuiser toutes les voies d’engagement pour assurer un retour rapide à la gouvernance constitutionnelle au Niger.

Plus spécifiquement, en tant que dirigeants de nos nations respectives, nous devons reconnaître que la crise politique au Niger ne menace pas seulement la stabilité de la nation, mais a également des implications à long terme pour l’ensemble de la région de l’Afrique de l’Ouest. En restant fermes dans notre adhésion aux principes de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’État de droit, nous pouvons restaurer la paix, la stabilité et la prospérité en République du Niger, favorisant ainsi un environnement propice à la croissance et au développement pour tous.
Vos Excellences estimées, Distinguées dames et messieurs,

Je suis convaincu que ce deuxième sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation socio-politique en République du Niger sera un moment décisif dans notre parcours vers une Afrique de l’Ouest plus forte, plus résiliente et plus intégrée. Saisissons cette occasion de faire une différence durable dans la vie de nos frères africains alors que nous nous efforçons de construire un avenir défini par la paix, le progrès et la prospérité.

En conclusion, je vous exprime ma gratitude à chacun de vous pour votre attention à cette question critique. Je suis convaincu que nos délibérations seront productives et fructueuses, nous conduisant à trouver une solution amiable à la crise politique au Niger. Alors que nous continuons à travailler ensemble dans la solidarité et l’harmonie, nous pouvons assurer un avenir prospère pour l’ensemble de la région de l’Afrique de l’Ouest.

Sur ces remarques, je déclare par la présente ce sommet extraordinaire ouvert.

Je vous remercie tous pour votre attention.

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