Guinée : Moussa Dadis Camara s’est évadé de prison.

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L’ancien chef de la junte militaire guinéenne, Moussa Dadis Camara, a réussi à s’évader de la Maison centrale de Conakry, la plus grande prison du pays, samedi 4 novembre au matin, avec l’aide d’un commando armé. Il était détenu depuis 2015 pour sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009, qui avait fait plus de 150 morts et des centaines de blessés parmi les opposants au régime.

Selon des sources judiciaires et des avocats, le commando était composé de quatre véhicules de type pick-up et dirigé par le fils de Claude Pivi, ancien ministre chargé de la Sécurité présidentielle sous Dadis Camara. Il a pris d’assaut la prison vers 4 heures du matin, après avoir neutralisé les gardes et échangé des tirs nourris avec les forces de l’ordre. Au moins deux autres co-accusés de Dadis Camara, Blaise Goumou et Moussa Thiégboro Camara, se sont également évadés lors de l’opération. Ce dernier se serait toutefois rendu de son plein gré aux autorités quelques heures plus tard.

L’évasion de Dadis Camara constitue un coup dur pour la justice guinéenne, qui avait ouvert le procès du massacre du 28 septembre en février 2020, après des années d’attente et de pression de la part des victimes et des organisations de défense des droits de l’homme. Le procès, qui devait juger 14 accusés, dont Dadis Camara, pour crimes contre l’humanité, avait été suspendu en mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 et n’avait pas repris depuis.

Le ministre de la Justice, Mohamed Lamine Fofana, a confirmé l’évasion de Dadis Camara et a promis que les forces de sécurité mettraient tout en œuvre pour le retrouver et le ramener en prison. Il a également assuré que le procès du massacre du 28 septembre se poursuivrait malgré cet incident et que les autres accusés seraient transférés dans un lieu plus sécurisé.

Dadis Camara, qui avait pris le pouvoir en Guinée en décembre 2008 à la suite du décès du président Lansana Conté, avait été victime d’une tentative d’assassinat en décembre 2009 par son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba. Il avait été évacué au Maroc, puis au Burkina Faso, où il avait vécu en exil jusqu’à son arrestation en 2015. Il avait toujours nié avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants le 28 septembre 2009, affirmant qu’il avait été trahi par certains de ses proches.

Auteur : CB

Source : Lementor.net

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