Mali: Pendant que le sud se querelle, le nord recrute

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devient urgent pour la classe politique malienne à Bamako de s’entendre pour intervenir au nord du pays où les groupes armés grossissent leurs rangs, avec parmi eux, des enfants

Décidément, le bout du tunnel est encore loin pour le Mali. Malgré les différentes tractations et actions entreprises jusque-là pour juguler la double crise institutionnelle et sécuritaire, rien ne semble se dégager de concret qui puisse permettre aux Maliens de retrouver la paix.

Taire les divergences

L’horizon est bouché par des querelles d’individus au détriment des intérêts de la République.

On constate que les deux acteurs-clés de la transition, le président par intérim, Dioncounda Traoré et le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, sont de plus en plus critiqués au grand jour à l’intérieur du Mali comme à l’extérieur.

La divergence des points de vue dont font preuve les Maliens, sur des questions essentielles comme l’envoi de la Force en attente de la Cédéao au pays de Modibo Keïta, (premier président du mali, de 1960 à 1968)n’est pas de nature à faire avancer les choses. Loin s’en faut. Elle contribue à aggraver la situation et à prolonger la souffrance des Nordistes.

Or, face à un tel péril national, la sagesse voudrait que l’on fasse fi des divergences et que l’on fasse l’union sacrée autour de l’exécutif pour endiguer le péril.

Et c’est dommage que les Maliens dont la solidarité est reconnue au-delà des frontières du Djoliba, ne puissent pas trouver un modus vivendi qui puisse leur permettre de recouvrer le Nord et organiser des élections libres et transparentes pour ramener la paix.

Sanogo doit se frotter les mains

On pensait que le silence du capitaine Amadou Sanogo constituerait un déclic dans la résolution de la crise. Mais, visiblement, cela n’augure rien de bon. C’est plutôt un silence lourd de sens car l’homme, à ce que l’on dit, continue à tirer les ficelles depuis son sanctuaire de Kati.

Et c’est pourquoi d’ailleurs, le gouvernement de Diarra brille par son incapacité à apporter la moindre solution à cette crise qui n’a que trop duré.

La dernière réunion du Groupe de contact de la Cédéao sur le Mali, tenue à Ouagadougou le 7 juillet 2012, intime l’ordre aux acteurs maliens de former un gouvernement d’union avant le 31 de ce même mois, ce qui est révélateur du climat de méfiance et de suspicion qui règne au sein de la classe politique malienne.

Et force est de constater, au grand dam de la Cédéao et de certains Maliens, que c’est le souhait du capitane Sanogo qui est en train de se réaliser.

Lui qui n’a jamais porté dans son cœur le président par intérim et qui ne veut voir aucun soldat étranger sur le sol malien, doit probablement se réjouir de la situation à laquelle on assiste aujourd’hui.

Pendant ce temps, au nord, on enrôle

Comble de malheurs pendant que les autorités de Bamako se livrent à des querelles d’individus et de chiffonniers, les groupes armés qui occupent le Nord recrutent et forment des enfants soldats. Des gamins qui avaient leur avenir devant eux, sont et seront ainsi enrôlés et endoctrinés aux préceptes djihadistes.

Et Dieu seul sait ce dont ils seront capables en termes d’actes ignobles à l’encontre de leurs frères et sœurs.

A force de s’opposer à tout et de ne rien faire, les autorités de Bamako sont en train de favoriser la naissance d’un nouveau sanctuaire pour les terroristes de la pire espèce. L’usage des enfants soldats est le summum de la cruauté en matière de guerre.

Espérons que la Côte d’Ivoire qui va remplacer l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies, accélèrera le processus d’intervention militaire au Mali. Cela, afin de mettre un terme aux ambitions malsaines de ces mouvements terroristes qui sèment la terreur au Nord du pays.

Mais en attendant que cela soit concrétisé, l’on peut sans risque de se tromper, affirmer que le Mali constitue, pour l’heure, une quadrature du cercle. La Cédéao aura essayé plusieurs stratégies pour dénouer la crise, en vain. Les acteurs maliens ne semblent pas vouloir jouer le jeu.

Dabadi Zoumbara

Source: Le Pays

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