Processus De Réconciliation : Faut-il proroger le mandat de la CDVR ?

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En principe, le mandat de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) prend fin en septembre prochain. D’ici là, les supputations et autres commentaires ont cours quant à la prorogation ou non des activités de la structure dirigée par le Premier ministre Charles Konan Banny. Les positions favorables à la première thèse sont essentiellement motivées par le fait que les missions de cette institution étant « complexes », il faut lui accorder une marge de manœuvre afin qu’elle atteigne les résultats escomptés. « La réconciliation est un processus complexe. La CDVR conduit des actions. Chacun des Ivoiriens, surtout ceux qui ont des responsabilités d’Etat, est un acteur de réconciliation. Il y a des facteurs qui dépendent de la CDVR et d’autres qui dépendent d’autres acteurs. La Commission a encore beaucoup à donner », dixit le professeur Seri Bailly, commissaire central de la CDVR. Comme lui, bien d’observateurs de la scène politique ivoirienne estiment qu’il faut que la CDVR continue les missions à elle assignées. C’est le cas du Professeur Ohouo Asseypo, président honoraire de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody et président du comité scientifique du colloque de Yamoussoukro sur la CDVR.L’éminent universitaire ne va pas du dos de la cuillère pour signifier qu’«il n’y a pas de blocage au processus de réconciliation ». Toutefois, M. Ohouo soutient qu’ « il faut une vision commune, une norme pour qu’on s’entende sur ce qu’on veut ». C’est pourquoi, il a démontré que la CDVR doit poursuivre ses objectifs. Mieux, à l’en croire, il faut « un pilotage ou un arbitrage constant » n’excluant pas les riches expériences de la Commission. Bref, les tenants de la thèse selon laquelle «il faut prolonger les jours de la CDVR »se fondent sur un postulat : « l’atteinte des résultats attendus ne doit pas être biaisée par des contraintes liées aux délais ». Cette vision-approche est « sévèrement » battue en brèche par ceux qui soutiennent que la CDVR, qui a « échoué », doit être « enterrée à jamais ». Les tenants de ladite position sapent la marche à tâtons et le manque de lisibilité et de visibilité dans les actions de la CDVR. « Tout se passe comme si cette organisation étatique navigue à vue. Rien de concret n’est perceptible en termes d’actions encourageantes menées par la CDVR. Le processus de réconciliation n’est pas un jeu de ping-pong ; encore moins un jeu aléatoire où l’on s’accuse mutuellement et inutilement. Il n’est pas nécessaire de proroger le mandat de la CDVR. Cette structure n’a pas fait ses preuves, il faut la « vomir » purement et simplement. Les défis et enjeux liés à la réconciliation sont grands». Cette argumentation émane de K. Ignace, docteur en criminologie. Ils sont nombreux les Ivoiriens qui la partagent.

Chevauchements CDVR-PNCS…

Et estiment que la mise en place du Programme national de cohésion sociale (PNCS) peut résorber les insuffisances de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Qui a pour but de faire la lumière sur les crises passées et récentes pour créer les conditions d’une réconciliation nationale. Là où le bât blesse, c’est le chevauchement apparent dans les missions dévolues aux deux entités. « la confusion dans les missions assignées à la CDVR et au PNCS est telle qu’il faut  focaliser les énergies » sur la dernière structure citée. « Programme ponctuel qui s’inscrit dans la durée, le PNCS va toujours bénéficier de financements de bailleurs de fonds ou de partenaires au développement. Il est donc plus apte à

mener à bien le processus de paix. Sa mission prend en compte plusieurs facteurs dont la mutualisation harmonieuse peut booster les choses », nous a confié un responsable d’une organisation de la société civile sous le sceau de l’anonymat. En cela, il rejoint Pr Seri Bailly selon qui « la conjonction des actions doit faire avancer les choses ».Lesquelles « choses » sont, d’ailleurs visiblement, en train d’être dynamisées au sein de la CDVR en termes de regain d’activités. Ce subit sursaut de l’institution présidée par Charles Konan Banny est-il «une autre bonne raison» de proroger le mandat de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation? On le voit. L’équation est difficile à résoudre en un clin d’œil. Croisons les doigts quant au sort de la CDVR. Dans quelques semaines.

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