Arrêté dans la résidence des chefs d’Etat Ivoirien puis envoyé à l’hôtel du golf, Laurent Gbagbo avait été transféré dans la plus grande discrétion à Korhogo. Le jour de son transfert vers la Haye ne lui a pas laissé le temps de faire ses bagages si bien qu’il s’est retrouvé à la prison de shewingen avec « un pantalon et une chemise ».
Depuis lors, les supputations vont bon train sur le retour ou non de l’ex chef de l’Etat Ivoirien. « Laurent Gbagbo a prit un billet d’avion aller-retour » disait avec foi et conviction l’ex-secrétaire général par intérim de FPI, Laurent Akoun, avant son passage dans l’univers carcéral. « Laurent Gbagbo est parti pour un voyage sans retour » avait indiqué Joel N’guessan, porte-parole du RDR.
A l’approche de l’audience de confirmation des charges les deux camps s’apprêtaient ainsi à savourer leur victoire. Les juges de la cour, comme s’ils avaient décidé de prolonger le suspens ont demandé au procureur Fatou Bensouda, de revoir ses copies en apportant plus de preuves et plus de précisions sur un certains nombres d’éléments. Ce verdict a suffit pour le camp des supporters de Laurent Gbagbo pour jubiler et espérer un retour très proche de celui qu’on avait surnommé « le boucher des lagunes » durant la crise. Cependant ces derniers, selon Me Konan avocat au barreau d’Abidjan, sont ignorants des procédures judiciaires. « Ce qu’il faut comprendre dans l’affaire Gbagbo, c’est qu’il y a deux procédures judiciaires contre lui. Celle à la CPI pour crime de sang et celle en Cote d’Ivoire pour des crimes économiques. Si les juges de la CPI abandonnent les poursuites contre lui, il ne sera pas libérer dans la nature. Il prendra plutôt un vol et sera extradé en Cote d’Ivoire ; aux mains des autorités judiciaires afin que celles-ci puissent le juger pour les crimes économiques. Laurent Gbagbo est donc dans une procédure judiciaire de long terme.» a expliqué cet avocat.
C’est donc dire que le commandant Fofie Kouakou aurait de force chance d’accueillir à nouveau son prisonnier. Le commandant selon certains de ses proches ne serait même pas contre cette éventualité. « Il avait droit à tous les honneurs et je le traitais comme un ancien chef d’Etat. Laurent Gbagbo est un ingrat » avait-il dit en réaction aux propos de Gbagbo qui disait être privé de la lumière du jour durant son séjour carcéral. «Si Gbagbo revient, il sera traité comme un prisonnier au même titre qu’eux ceux qui sont à la prison de Korhogo » nous a laissé entendre un officier de l’armée ivoirienne en fonction à Korhogo.
Toutefois, il n’est pas évident pour l’ex homme fort de voir à nouveau « l’ingrat ». La demande d’apport de nouvelles preuves n’est pas une première au niveau de la CPI. Des cas semblables tel que ceux de Bemba et autres sont encore dans les mémoires et les archives de la cour. Mieux renchérit l’avocat sénégalais, Fall Mamadou, « les procureurs de la cour ne sortent pas tous leur arsenal à l’audience de confirmation des charges. En réalité elle n’est pas une audience en te que tel et les procureurs préfèrent attendre le procès pour sortir plus d’arguments afin de mieux enfoncer l’accusé. »
Voila une information qui ne devra pas faire plaisir aux pros-Gbgabo qui pensaient que Gbagbo pouvait, s’il n’est plus poursuivi par la cour, revenir au pouvoir. Ils devront plutôt prier pour que Gbagbo reste à la CPI plutôt que de revenir chez Fofie Kouakou et les dozos de Korogho qui rêvent eux aussi de revoir leur ex bourreau.
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