Arafat DJ, La Gangrène De La Jeunesse Ivoirienne

0
3

Hier mardi 11 juin, l’expert indépendant de l’ONU sur les droits de l’Homme en Côte d’Ivoire a rendu public son rapport. Dans le fond, Doudou Diene, ainsi s’appelle-t-il, ne dit pas le contraire de ce qu’ont déjà dit ses confrères de Human Right Watch et de bien d’autres structures oeuvrant dans la défense des droits humains. Tous ont ceci de commun qu’ils accusent la Justice ivoirienne d’être partiale, en dirigeant ses actions sur un seul camp : celui de Laurent Gbagbo.

Hier mardi 11 juin, l’expert indépendant de l’ONU sur les droits de l’Homme en Côte d’Ivoire a rendu public son rapport. Dans le fond, Doudou Diene, ainsi s’appelle-t-il, ne dit pas le contraire de ce qu’ont déjà dit ses confrères de Human Right Watch et de bien d’autres structures oeuvrant dans la défense des droits humains. Tous ont ceci de commun qu’ils accusent la Justice ivoirienne d’être partiale, en dirigeant ses actions sur un seul camp : celui de Laurent Gbagbo. La spécificité de cet expert onusien est qu’il dénonce ce qu’il qualifie de détention arbitraire de pro-Gbagbo. Le rapporteur Dene dit ne pas comprendre la Justice ivoirienne qui tarde à juger les détenus du FPI (Front populaire ivoirien) deux ans après leur arrestation. Il s’accroche sans doute au sacro-saint principe judiciaire qui veut que l’on ne détienne pas une personne pendant longtemps sans jugement. En tant qu’expert des droits de l’Homme, il ne pouvait voir autre chose que la violation des droits humains, après deux ans de détention de personnes sans procès. Il est d’ailleurs rare que la Justice et les structures de défense des droits humains regardent dans la même direction, dans le même sens.

Toutefois, exiger que le pouvoir ivoirien juge, illico presto, tous les détenus de la crise postélectorale reviendrait à le pousser à la faute. On veut bien comprendre les défenseurs des droits de l’Homme qui, dans le cas d’espèce, jouent pleinement leur rôle. Mais ne perdons surtout pas de vue qu’il s’agit là de dossiers judiciaires très sensibles qu’il faut traiter avec toute la prudence qui sied pour ne pas rendre un verdict bancal. On ose croire que cette justice sait bien ce qu’elle fait dans une Côte d’Ivoire qui cherche à se réconcilier. En tout état de cause, elle n’a pas droit à une quelconque erreur dans le traitement des dossiers des pro-Gbagbo. Elle joue sa crédibilité car, la moindre défaillance de sa part donnera la belle occasion au camp de Gbagbo et aux défenseurs des droits de l’Homme de la clouer au pilori.

La lenteur dans le traitement de dossiers sensibles n’est pas une spécificité de la Justice ivoirienne

Tout compte fait, la lenteur dans le traitement de dossiers sensibles n’est pas une spécificité de la Justice ivoirienne. Comparaison n’est pas raison certes, mais que l’on se souvienne de quelques cas de dossiers judiciaires qui ont pris énormément de temps entre les mains de la Justice avant de connaître un dénouement. L’exemple le plus emblématique reste le cas d’Augusto Pinochet, le sanguinaire du Chili qui, on s’en souvient, a été jugé après 12 ans de procédure judiciaire. En effet, arrêté à Londres en octobre 1998, la Cour d’assises de Paris l’a « entendu » pour la première fois en décembre 2010. Mais la Justice française n’en demeure pas moins crédible pour avoir traîné avec le dossier de Pinochet. L’on ne parle pas des prisonniers de Guantanamo qui, pour la plupart, attendent depuis longtemps dans le couloir de la mort sans procès. Or, pour le cas de la Côte d’Ivoire, le principe de juger les pro-Gbagbo est un acquis. Il ne sied donc pas de faire une fixation sur la lenteur de la procédure. Mieux vaut une justice lente qu’une justice bancale qui pourrait être source de problèmes.

La crise qui a ébranlé la Côte d’Ivoire a bien une origine

Il est vrai que durant les cinq mois de crise postélectorale (novembre 2010-avril 2011), tant de crimes ont été commis par les deux camps. Mais ceux qui exigent que l’on mette dans le même sac et au même moment les partisans de ADO et de Gbagbo semblent ignorer une chose. La crise qui a ébranlé la Côte d’Ivoire a bien une origine. L’histoire retiendra que c’est le refus de Gbagbo d’accepter sa défaite électorale et son obstination à mener la guerre contre la majorité des Ivoiriens qui ont porté leur choix sur son adversaire ADO, qui a mis le pays à feu et à sang. Le pouvoir actuel agissait pour sa survie et pour faire triompher la vérité et la démocratie. Il ne sera donc pas équitable que le bourreau et la victime soient traités avec le même égard.

« La faute à son service de communication »

Un constat s’impose parlant de la Côte d’Ivoire. On fait moins de tapages médiatiques sur les exploits économiques et sociaux de ADO qu’il a réussis en moins de trois ans d’exercice du pouvoir. On parle très peu des infrastructures sociales réalisées, des routes construites et de l’économie ivoirienne qui se porte assez bien avec une croissance de 10% l’an dernier, selon les indicateurs du Fonds monétaire international. Il aura réussi, en moins de trois ans, ce que son prédécesseur n’a pas pu réaliser en dix ans de règne. Rien de tout cela ne semble intéresser les pourfendeurs de ADO qui font de la fixation sur la lenteur judiciaire, oubliant que les Ivoiriens ont des attentes nombreuses. Certes, on dira que Gbagbo était en situation de guerre. Mais ADO aussi. Depuis sa prestation de serment, il n’a jamais cessé d’affronter les assauts répétés des pro-Gbagbo réfugiés au Ghana et au Libéria. La faute incombe quelque part au service de communication du président ivoirien qui semble aphone face aux détracteurs du régime en place qui fait pourtant des progrès sur le terrain du développement.

Auteur :

Source :

Commentaires facebook

Mettez votre commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here