Le débat sur la nationalité qui a cours ces dernières semaines est d’une importance capitale puisqu’il représente 80% des causes de la violente guerre et des violents accrochages connus par notre pays depuis 1999.
En Côte d’Ivoire, il est important de régler le problème de la nationalité avant même que la situation ne s’empire. Des ivoiriens sont bel et bien sans papiers sur notre territoire. Mais l’homme politique, surtout ceux de l’opposition y trouvent encore et malheureusement une fois de trop l’occasion d’y patauger, de tirer sur la fibre tribale afin de dresser les communautés l’une contre l’autre. La Cote d’Ivoire doit régler le problème de plus du million de nos compatriotes qui n’ont pas de pièces administratives comme preuves de nationalité. C’est aussi simple que la responsabilité d’un père de famille à mettre sa progéniture dans de bonnes dispositions.
Si la nationalité trouve solution, le foncier sera aussi résolu car lié de très près. Les démons de la division, voit ici encore une aubaine (la dernière ?) de faire vivre à notre pays des moments encore et toujours douloureux. Cette fois, il faut être pragmatique et anticipé afin de ne pas perdre le temps au pays dans des débats aussi puérils que futiles. On ne s’explique pas que des sans papiers puissent exister dans notre pays qui a reçu beaucoup de personnes et qui a oublié ( ?) d’intégrer. Le temps d’intégrer et d’harmoniser la nation ivoirienne est arrivé. Il faut avoir le courage de le faire et en toute sérénité.
Le débat ne devrait pas se poser à l’assemblée nationale car on supposait que ce sont les adhérents aux accords de Marcoussis qui dans leur majorité siégeaient au parlement. Mais la fibre tribale prenant le dessus sur l’intellect, certains de nos compatriotes confondent régionalisme et nationalité ivoirienne. On peut être Baoule, Senoufo ou Bete et ne pas être ivoiriens comme être Maliens, Burkinabé ou sud-africains d’origine et jouir de sa nationalité ivoirienne.
Des personnes aux âmes mal nés ne savent pas ou ignorent qu’avant les élections de 2010, une liste de nos compatriotes avait été qualifiée de « grise ». Sur cette liste figurent en bonne place 300.000 ivoiriens de droit qui ont été juste recalés pour documents incomplets ou pour d’autres raisons non liées à l’appartenance régionale ou politique. Tenez vous bien que le prix d’un timbre de 500 francs ou même de 200 francs n’était pas a la portée de tous. La vie peut être souvent difficile que l’on ne l’imagine, emmenant même des compatriotes à faire le choix entre la pitance quotidienne et un document administratif même capital. La pauvreté et l’analphabétisme expliquent dans une large proportion cet état de fait de nos « sans papiers ». Doivent-ils payer pour ca ? Doit-on leur refuser la nationalité ivoirienne pour délit de pauvreté ? Ou par n’avoir pas bénéficié d’études à mesure de leur permettre d’appréhender la nécessité, l’importance de tels documents ?
Un pays c’est aussi la résolution de ce genre de problèmes qui font partie intégrante et non négligeable dans la mise en place d’une nation. Radicalement, il faut tourner dos aux états tribaux avec pour ligne de réflexion le régionalisme. La Cote d’Ivoire est trop grande pour être assimilée à des groupements de tribus assiégés.
Ne pas régler ce problème avec objectivité est un manque criarde de réflexions et ce marasme intellectuel ne peut être la chose la mieux et la plus partagée en Cote d’Ivoire. Il faut donner de la voix, donner les moyens afin de réhabiliter tous ses braves gens remplis d’amour pour leur pays.
Avec la gravité de la situation, on se rend compte que la solution de Alpha Blondy est la plus réaliste. Pourquoi ne pas donner les papiers à tout le monde et reprendre le compte à partir du dernier recensement ? Pour la star mondiale du reggae, il faut percer l’abcès en publiquement et définitivement condamnant l’ivoirite mais aller au delà en acceptant de faire de tous ceux qui sont sur le territoire des ivoiriens de plein droit. La solution Blondy est de loin une solution hyper réaliste. Que les politiciens en tiennent compte.
Pour finir, nous soutenons qu’il est important que la nation ivoirienne se construise avec son histoire et son histoire ne peut se défaire de son flux migratoire jusqu’après les indépendances.
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