Faut Il Arrêter A Nouveau Affi Et Ses Compagnons ?

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Ses compagnons pro-Gbagbo, dont l’ancien ministre Dano Djedje, surprenaient déjà par leur morgue. Quand ils affir maient, avant lui, que le Fpi ne sait, ni à qui, ni pourquoi, ni com ment demander pardon après la trag ique crise postélctorale de 2010 qui a fait pourtant 3000 morts sous le régime de l’ancien président, Laurent Gbagbo. Mais libéré provi soirement le 5 août 2013, en guise de décrispation politique après une détention de 26 mois à Bouna, en même temps que 13 autres pro Gbagbo, le président du Fpi, Pascal Affi, étonne davantage par ses attaques contre la légitimité du pou voir du président Alassane Ouattara. Au déni de responsabilité s’ajoute un déni de la légalité des Institutions en place depuis 2011. Complot de l’Occident, forfaiture de la mission onusienne qui a certifié l’élection présidentielle de 2010, ou encore règlement de compte contre Gbagbo, par l’ancien président français, nicolas Sarkozy, coupable d’avoir permis que ses troupes participent aux opérations de mission de paix en Côte d’Ivoire… tout y passe chez les libérés de Bouna qui agitent l’im age d’un Etat de non droit et ne sem blent pas avoir abandonné le slogan « du match retour », répété à longueur de meetings, par le leader de la jeunesse du Fpi, Koua Justin, également libre depuis le 5 août. Ainsi le 6 août. Les propos de Pascal Affi n’guessan fraîchement libéré, sont à la limite du séditieux. « L’ambition de ceux qui sont arrivés au pouvoir dans les conditions que nous savons, ce n’est pas d’instaurer la démocratie, ce n’est pas de laisser exister un parti comme le Fpi, aussi puisant que le Fpi », assène t il. Il a l’excuse de l’improvisation. Mais le 7 septembre, dans un discours cette fois ci rédigé et solennel, Pascal Affi persiste et signe en défiant tout le monde entier. «Solennellement, je voudrais dire, ici, que la lutte pour la libération de Laurent Gbagbo est pour le FPI une obligation politique et un impératif catégorique. Le Fpi n’acceptera pas que son fondateur soit en prison pour avoir respecté la

Constitution de son pays », clame l’ancien Premier ministre. Son pro pos est une triple mise en cause. D’abord, de la procédure judiciaire internationale de la Cpi qui a conduit en détention l’ancien président Laurent Gbagbo à La Haye en novembre 2011. Ensuite, du gou vernement ivoirien qui a exécuté le mandat d’arrêt. Enfin et surtout, de la légitimité même du pouvoir du président Alassane Ouattara. Car, s’i l’on considère que «Gbagbo a respecté la Constitution», alors c’est lui qui est légitime. L’ancien Premier ministre insinue que son champion a remporté l’élection présidentielle de 2010. D’ailleurs, il se fait plus précis sur ce thème de la légitimité. « La question de la légitimité se pose également pour la quasi totalité des Institutions de l’Etat. L’Assemblée Nationale, dominée par le Rdr grâce à un découpage électoral com plaisant et à l’exclusion du Fpi du processus électoral n’est pas représentative de tous les courants d’opinion. Frappée d’illégitimité, quelle légitimité peut elle conférer aux lois qu’elle édicte ? », Interroge t il dans le même discours. Le ton, lui, est de nature à réveiller de vieux démons. Alors que leur libération avait illuminé d’un rai de décrispa tion, la veille de la fête de l’indépen dance, Pascal Affi n’guessan et ses camarades ne manquent plus une seule occasion de leur liberté pour ressusciter l’obscure parenthèse tragique qui a suivi la présidentielle de 2010. Comme s’ils voulaient en découdre. Une posture revancharde qui, selon nos sources, dérange dans les allées du gouvernement. Lors du Conseil des ministres du mercredi 11 août dernier, des ministres se seraient montrés ouvertement préoc cupés par ces sorties du patron du Fpi à cause de ses accents qui ten dent à appeler à l’insurrection, sinon, à raviver les meurtrissures de la crise postélectorale. L’on se dit : si les dirigeants de l’ancien parti au pou voir, qui comptent dans leurs rangs d’éminents universitaires, sont capa bles de démêler le vrai du faux dans les meetings de leurs camarades, il n’en va pas autant des militants de

base, souvent illettrés, parfois anal phabètes, dont certains, gonflés à blanc par dix années de populisme ambiant, pourraient bien prendre pour article de foi, les oraisons de leurs dirigeants. D’autant que les agitations verbales du chef Affi, comme celles des anciens ministres Abou Drahamane Sangaré et Lida Kouassi, pour ne citer qu’eux, sont accompagnés de diffusion de rumeurs faisant croire que la libéra tion du 5 août a été imposée par les chancelleries occidentales. Ce qui laisse penser à leurs troupes que le pouvoir a cédé ou qu’il est aux abois. Les journaux « bleus », proches du Fpi, semblent avoir retrouvé des airs de radicalisme au moment même où le gouvernement fait des efforts sur le terrain de la réconciliation poli tique, comme le témoigne le projet de lois adopté, mercredi, par le gou vernement et qui, une fois voté par l’Assemblée nationale disqualifiée par le Fpi, va accorder 2 milliards de F Cfa à toutes les formations poli tiques. L’on se dit que si, en dépit de ces embellies politiques, Affi voulait « droguer » à nouveaux ses parti sans, il ne s’y prendrait pas autrement. La composition de sa Direction mise en place, le 7 septem bre dernier, fait une part belle à ses compagnons encore sous les geôles, tels que Simone Gbagbo (2ème vice président) ou sous liberté judiciaire conditionnelle. Dans ce lot, figurent tous sont ceux qui ont été élargis par la justice ivoirienne en novembre 2012, décembre 2012 et août 2013. De ces derniers, il veut en faire des interlocuteurs du pouvoir. Car celui ci se voit obligé, dans le cadre du dialogue républicain, de discuter avec des acteurs qui sont clients de la justice. Ils voulaient respirer l’air de la liberté. Les voilà qui, une fois libres, ne veulent plus laisser respirer les autorités. « Votre liberté n’est que provisoire », a dû avertir, récem ment, le Rdr. On se demande, dès lors, jusqu’ou iront Pascal Affi et ses doctrinaires de l’invective ? Et jusqu’où ira la tolérance du gou vernement face à des empêcheurs de gouverner ? Surcout dans un pays qui sort de crise. 

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