Présidentielle De 2015 : Que Peut Banny Face à Ouattara?

Depuis quelques temps, l’ancien Premier ministre devenu réconciliateur national, pose des actes qui laissent transparaître sa volonté d’être dans la course à la magistrature suprême en 2015.

Le président de la Commission dialogue vérité et réconciliation vient de franchir une étape dans sa volonté de se constituer un destin national. Ceux pour qui la presses ’acharnait inutilement sur l’ancien Premier ministre ont été royalement servis par l’enfant de Morofê au cours de son ‘‘One man show’’ à la tribune ‘‘Kôkôyalê’’ samedi sur Abidjan.net. Ainsi après avoir jeté le masque, Banny a fini par franchir le rubicond en se positionnant comme un prétendant à la magistrature suprême. C’est vrai qu’il ne l’a pas encore dit de façon explicite, mais ceux qui savent lire entre les lignes ont compris que le président de la Cdvr est dans les starting block pour 2015. « Je suis un fier ivoirien. Je voudrais participer à rendre demain la Côte d’Ivoire plus juste, plus forte, plus prospère. J’ai du respect pour nos masques et n’en porte aucun. La Côte-d’Ivoire n’est pas une case sans clef. La clef de sa destinée est de lui insuffler le principe d’espérance. C’est le seul moyen de l’aider à se retrouver, à renouer tel un Sankofa avec son Histoire. La Côte-d’Ivoire a besoin de refleurir. Je voudrais la Côte-d’Ivoire plus démocratique, en commençant par le PDCI, le parti qui a vocation à donner l’exemple », a indiqué Charles Konan Banny avant de dévoiler un pan de ses ambitions en ces termes: « Aujourd’hui dans notre pays, les poches de pauvreté sont bien trop nombreuses. Des chefs de famille doivent confronter la honte de ne pouvoir subvenir au besoin de leurs enfants, il faut les aider à reconquérir leur dignité. Les frustrations du quotidien peuvent constituer un ferment toxique, la honte et l’humiliation aussi ».Après ces propos qui se passent de commentaire, une question mérite d’être posée : Sur quoi compte Banny pour cette ambition somme toute légitime ? A l’analyse, l’ancien Premier ministre s’est visiblement donné les moyens de sa politique. Lui et Ouattara ont sensiblement le même parcours. Les deux ont fait leurs armes dans les arcanes de la finance internationale. Ils ont été tous deux gouverneurs de la Bceao avant de devenir Premiers ministres. Aujourd’hui Ouattara est président de la République et Banny est président d’institution. Au regard de ce parcours, l’enfant de Morofê pourrait se dire que si son prédécesseur à la banque centrale a réussi, lui aussi peut avoir un destin national. Mais la réalité du terrain est tout autre. Le président Ouattara a déjà déclaré sa candidature à sa propre succession en 2015. Si le président de la Cdvr continue dans sa logique, il est donc appelé à l’affronter dans les urnes. Sans regarder dans une boule de cristal, on peut aisément affirmer qu’avec ce qui se passe au Pdci Rda, cette formation ne parrainera pas la candidature de Banny en 2015. Or pour réussir untel challenge, les moyens seuls ne suffisent pas. Il faut avoir les hommes et une puissante machine. Ce qui n’est pas le cas pour le patron de la Cdvr. Alors s’il maintient ses ambitions, Banny ira-t-il en indépendant ou va-t-il chercher le parrainage d’un appareil politique ou de la société civile? En tout état de cause, si les choses se confirment, Banny aura fort à jouer dans la bataille de2015.