Kouassi Yao Lâche Djédjé Mady Et KKB : « Bédié Peut Etre Candidat »

0
7

Candidat  à  la  présidence  u  Pdci,  Kouassi Yao  revendique  son  passé  e  «loyal et sincère collaborateur » du président sortant, Henri Konan Bédié. De l’âge de Bédié, de la clause de la limite d’âge et de la modification des statuts du parti, il en parle sans tabou, dans cette interview. D’un ton sincère, fermement opposé à toute modification des textes du vieux parti « pour faire plaisir à une personne », Kouassi Yao révèle aussi être candidat « par dépit contre Bédié », ayant parfois « mal dans sa chair » quand il entend certains propos sur le compte du Sphinx de Daoukro avec qui il garde des relations « de cadet à aîné et de collaborateur à son chef ».

Au  Bureau  politique  u  Pdci,  le19  septembre  dernier,  vous  avez été le seul candidat à la présidence du  parti  à  ne  pas  avoir  pris  la parole. Pourquoi ?

Le  débat  à  un  Bureau  politique,  ce n’est  pas  un  débat  entre  candidats, mais un débat entre tous les membres du  Bureau  politique.  Celui  qui  avait quelque  chose  à  dire  était  libre  de  le dire.  Moi, je n’ai pas daigné prendre la  parole  parce  que  j’ai  constaté  que l’essentiel  des  débats  a  tourné  autour des candidatures. A commencer par la candidature  du  président  Bédié : recevable  ou  irrecevable ?  Et  puis, d’autres  candidats  se  sont  exprimés pour faire la promotion de leur propre candidature, en cherchant à disqualifier  le  président  Bédié.  Ce  débat,  j’estime que ce n’est pas un débat crucial, fondamental,  parce  que  les  propositions  qui  ont  été  faites  par  le  Bureau politique,  sur  recommandations  du comité  ad  hoc,    ne  concernaient  pas seulement  les  problèmes  de  candidatures. Il y a des réformes profondes qui ont  été  envisagées.  Notamment,  dans l’organisation  même  du  parti.  Il  y  a aussi des problèmes d’intérêt national qui ont été aussi évoqués.  Je ne trahirais pas le secret des délibérations en vous disant que l’essentiel des débats atourné autour des candidats.

Si on vous entend bien, le débat du Bureau  politique  a  été  confisqué par la polémique sur les candidatures.

Les débats ont été, je dirais, piratés parla  polémique  sur  les  candidatures, alors  qu’il  y  avait  les  problèmes  de l’organisation  du  parti.  Faut il  maintenir      ou  supprimer  le  secrétariat général  et  le  remplacer  par  un  secrétariat  exécutif  ?  Faut il  supprimer  la JPdci  comme  structure  spécialisée  et l’intégrer dans le secrétariat exécutif ? Faut il supprimer l’Ufpdci et l’intégrer dans le secrétariat  exécutif ? Le Pdci doit il avoir un candidat à la prochaine présidentielle ?  Et  d’autres  questions qui ont été évoquées, qui, à mon avis, n’ont pas fait l’objet de débats approfondis.

La  candidature  du  président Henri Konan Bédié, recevable ou pas  recevable  ?  Quelle  est  votre position ?

Ma  position  est  simple.  Le  président Henri Konan Bédié, comme je l’ai dit à certains de vos confrères, est un candidat virtuel. Il a été supplié, sollicité, à  être  candidat.  D’abord,  par  les délégués  réunis  à  Grand Bassam. Ensuite,  par  les  secrétaires  généraux de  section  en  conclave  à Yamoussoukro. Enfin, par les pré congrès. Aux secrétaires généraux, réunis en  conclave  à Yamoussoukro,  qui  lui ont demandé expressément d’être candidat,  il  a  dit  qu’il  accepte.  Mais,  il aurait pu ajouter : « sous réserve que les  modifications  statutaires,  qui  me permettraient  d’être  candidat,    soient adoptées ». Et cela ne peut se faire que par  le  Congrès.  Je  dirais  même  que cela ne peut se faire presque à la fin du Congrès,  lorsque  le  Congrès  ouvert, les  commissions  de  travail  auraient statué et que leurs propositions étaient adoptées  en  plénières  et  qu’à  ces plénières, était adoptée la modification sur  la  suppression  de  la  limite  d’âge qui  permettrait  au  président  Bédié d’être candidat. Je pense donc qu’il ne faut pas aller trop vite en besogne.

La clause de la limite d’âge, c’est bien  l’article  35  es  statuts  du Pdci ?

Absolument,  c‘est  l’article  35  des statuts du Pdci. Si cet article était modifié et que la clause de la limite d’âge était  supprimée,  alors,  seulement alors, le président Bédié peut être candidat.

On vous a entendu dire qu’il n’était pas souhaitable que Bédié soit disqualifié.

Oui, j’ai dit que je ne suis pas pour la disqualification du président Bédié, en ayant recours à des artifices ou à des arguties  juridiques.  A  savoir  que, même  si  les  statuts  sont  modifiés,  il faudrait attendre trois mois pour que le ministère  de  l’Intérieur  approuve  ou accepte  la  modification  avant  que  le président  puisse  être  candidat.  Et  j’ai eu l’occasion de dire que ce n’est pas exact de mon point de vue.

En  quoi  est ce  que  ce  n’est  pas exact ?

Ce n’est pas exact, parce qu’un certain nombre de formalités sont exigées des responsables,  à  la  création  de  toute organisation digne de ce nom, de toute association ou tout parti politique. Des formabilités  doivent  être  accomplies auprès  du  ministère  de  l’Intérieur compétent en la matière et un délai de trois mois est accordé au ministère de l’Intérieur pour répondre et délivrer un récépissé. Cela peut prendre moins de trois mois. On accorde ce délai parce que  cette  procédure  obéit  à  des enquêtes de moralité qui peuvent prendre  du  temps.  Mais  la  loi  dit  qu’au bout de trois mois, si le ministère n’a pas répondu, l’association en question peut  fonctionner  comme  si  elle  avait reçu son récépissé. Lorsque l’association  a  reçu  son  récépissé  de  déclaration et que deux, trois ans après, elle en  vient  à  tenir  une  assemblée  ou  un congrès,  les  modifications  statutaires, comme les changements dans la direction    du  parti  ou  de  l’organisation, doivent  être  portés  à  la  connaissance du ministère de l’Intérieur. A cet effet, la loi dit que les responsables du parti, de  l’association  ou  de  l’organisation, sont  tenus  de  faire  connaître  au  ministère,  les  modifications  intervenues dans  leurs  statuts  et  les  changements intervenus dans leurs directions.  Cette exigence là n’est pas soumise à promulgation,  ni  à  publication  au  Journal officiel, avant d’appliquer ce qui a été adopté par les assises de cette organisation ou de ce parti politique!

A quels articles de la loi faites-vous allusion précisément ?

Je fais référence à l’article 15 de la loi93 668  du  9  août  1993  relative  aux partis et groupements politiques et qui dispose  que  :  les  partis  ou  groupements  politiques  ayant  obtenu  le récépissé de déclaration prévu à l’article 11 de la présente loi, sont tenus de faire connaître obligatoirement à l’autorité  compétente,    tout  changement survenu  dans  leur  administration  ou leur direction, ainsi que les modifications apportées à leurs statuts et règlement intérieur. Cela veut dire que si le Congrès se tient, lorsqu’il est terminé, tout ce qui a été apporté comme modification  aux  textes,  tout  ce  qui  a  été fait comme changement dans la direction, doit être obligatoirement porté à la  connaissance  de  l’autorité  compétente.  C’est  une  exigence  d’information  de  l’autorité  compétente.  Je  dis donc  que  cette  exigence là  n’est  pas subordonnée à promulgation ou à publication  préalable  au  Journal  officiel, avant  que  les  modifications  ne  puissent prendre effet.

Autrement  dit,  au  cours  un Congrès, l’on peut procéder à des modifications des statuts et règlement  intérieur  et  les  appliquer immédiatement.

Cela  va  de  soi.  Les  élections  ou  les désignations  des  membres  dirigeants du  parti  qui  surviennent,  se  font  au Congrès  séance  tenante,  lorsque  le Congrès  souverain  s’est  réuni  et  que des  modifications  sont  apportées  aux statuts  ou  au  règlement  intérieur.  Je prends  un  exemple.  Le  Bureau  politique  actuel  devait  comprendre  statutairement  210  membres.  Le  Grand conseil devait comprendre 1000 membres.  Ces  210  membres  du  Bureau politique  et  ces  1000  membres  du Grand conseil sont en principe élus au Congrès.  Si  le  Congrès  décide  qu’au lieu de 210 personnes, pour le Bureau politique,  on passe à 300 membres, et que pour le Grand conseil, au lieu de1000,  on  passe  à  2000  membres  qui doivent être élus au congrès, naturellement, le Congrès ne peut être clos tant que ses membres n’ont pas été élus !Or, si nous passons de 210 à 300 membres du Bureau politique, il y a modification.  Si  nous  passons  de  1000  à2000 membres du Grand conseil, il y a modification.  On  ne  va  pas  attendre six mois, trois mois, avant de pourvoir à  la  désignation  des  membres  de  ces organes centraux ! Pourquoi pas donc, dans  la  même  logique,  procéder  à l’élection du président, si les dispositions  concernant  les  qualités  requises pour être président ont fait l’objet de modification ?

C’est une question de bons sens !

Si l’article 35 des statuts du Pdci est modifié par le Congrès, Bédié sera éligible. Et s’il est éligible et qu’il est élu, ce sera une élection tout à fait régulière ?

Bien sûr, puisqu’il aura été élu conformément  aux  textes  adoptés  par  le Congrès, textes qui, dès leur adoption, ont force de loi, en tout cas, en interne.

Et  si  par  extraordinaire,  le Congrès  décidait  de  faire  passer de  40  ans  à  50  ans,  l’âge  minimum pour être candidat à la préscience du parti, on pourrait envisager que Kkb ne soit pas éligible et qu’il soit exclu de la course ?

Pourquoi voulez vous forcément qu’il soit exclu ?

C’est  une  possibilité,  une hypothèse d’école.

Moi, je ne suis pour la disqualification de  personne !  Autant,  je  ne  souhaite pas  que  Bédié  soit  disqualifié,  autant je  ne  souhaite  qu’il  soit  introduit  des dispositions pour éliminer Kkb.

Le Congrès est souverain.

Le  Congrès  est  souverain,  mais  il  ne faudrait pas que le Congrès prenne des dispositions  qui  visent  une  personne. D’ailleurs, si je dis que je ne suis pas d’accord avec le président Bédié, précisément  sur  cette  question,  c’est parce que tout porte à croire que c’est lui  qui  fait  modifier  les  statuts  à  son profit personnel, notamment, en ce qui concerne la clause de la limité d’âge. Quand les choses sont perçues de cette façon, ce n’est pas correct du point de vue éthique, ni décent du point de vue esthétique.  Voilà  ma  position.  C’est une position de principe. Ce n’est pas une question d’âge. Par exemple, si les statuts  stipulent  que  pour  être  président  du  Pdci,  il  faut  être  albinos,  il n’est pas question que l’on modifie les statuts  pour  permettre  à  un  rouquin d’être candidat.

Vous  avez  été  l’un  des  plus proches  collaborateurs  u  président  Bédié  ;  ancien  secrétaire général  de  la  présidence  sous Bédié  ;  vous  étiez  à  un  poste  de proximité  et  de  complicité  avec lui.  Du  coup,  certains  croient savoir que vous êtes candidat contre  lui  par  frustration.  Que leur répondez-vous ?

Un grand homme d’Etat a dit qu’on ne fait pas de la politique avec des états d’âme.  Les  frustrations  ne  font  pas partie  des  principes  qui  régissent  ma vie  politique.  Je  n’ai  été  aucunement frustré.    D’aucuns  pensent  que  c’est parce  que  ma  candidature  à  la  présidence du conseil régional du N’zi n’a pas été exténue, que je suis en grogne contre  Bédié.  Le  président  Bédié  ne me doit rien. Je n’étais pas le seul candidat.  Si  un  candidat  a  été  préféré  à moi,  c’est  tout  à  fait  normal.  Je  ne souhaite donc pas qu’on interprète ma décision d’être candidat par une frustration. C’est vrai que c’est au lendemain de cette récusation de ma candidature  que  j’ai,  depuis  le  10  janvier2013,  annoncé ma candidature. Mais au moment où j’annonçais cette candidature, je ne pense pas qu’il était question  encore  de  la  probabilité  ou  de l’hypothèse de la candidature du président Bédié. Je ne pensais donc pas me présenter  contre  Bédié,  puisqu’au regard  des  textes,  il  n’était  pas  question qu’il soit candidat. Bien entendu, les appels du pied, les déclarations qui souhaitaient sa candidature se faisaient par voix de presse, avant la tenue du conclave  des  secrétaires  généraux  de section et du pré congrès. Mais qu’est ce  qui  vous  garantissait  que  le  président Bédié allait accéder à ces supplications  et  à  ces  demandes  ?Aujourd’hui, il est établi qu’il a accepté  d’être  candidat  au  prochain Congrès,  si  les  textes  sont  modifiés. Soit.  Mais  qu’est ce  qui  vous  prouve qu’au  prochain  Congrès,  les  textes seront  modifiés  ?  Qu’est ce  qui  vous prouve  qu’au  prochain  Congrès, Kouassi Yao ne se battra pas pour que les textes ne soient pas modifiés ? Je dis donc que si nous avons une bataille à  mener,  candidat  ou  pas  candidat, c’est de faire en sorte que les textes ne soient pas modifiés. Si, par extraordinaire,  au  prochain  Congrès,  un  Saint Juste ou un Danton venait à intervenir et à faire changer le cours des débats, malgré tout ce qui a été fait et qui semble  faire  accroire  que  le  Congrès  est déjà  verrouillé  et  que  tout  se  passera comme prévu. Je ne suis pas prophète, mais  qu’est ce  qui  vous  garantit  que Bédié sera candidat ? Ou qu’est ce qui vous  garantit  que  les  textes  seront modifiés  conformément  aux  souhaits du comité ad hoc, devenu comité d’organisation  du  Congrès  et  même  du dernier Bureau politique ?

Comment  sont  vos  relations  personnelles avec  le président Bédié

Je le dis toujours, mes relations avec le président  Bédié  sont  des  relations  de cadet à aîné et de collaborateur à son chef. Ces relations sont des plus normales, mais je les place sous le sceau du privé.

Et  vos  relations  avec  les  autres candidats  qui  se  sont  déclarés dans  la  course  ?  On  vous  a  vu partager  la  même  tribune  avec Kkb  et  Djédjé  Mady  et  créer ensemble  avec  eux,  ce  que  vous avez  appelé  l’Alliance  pour  le renouveau démocratique du Pdci.

Ce n’est pas la première fois qu’il y a, en Côte d’Ivoire, des alliances contrenature ou de nature. La vie politique, en Côte d’Ivoire, est rythmée par des alliances  qui  se  font  et  se  défont  le lendemain. En l’espèce, nous sommes trois candidats qui avons des préoccupations communes, qui souhaitons que les textes soient appliqués et que nos textes  ne  fassent  pas  l’objet  de  tripatouillage. Car, je vais vous confier une chose. Et je parle là, à un journal qui fait  beaucoup  pour  le  Pdci  et  pour  le président Bédié : j’ai un amer souvenir des modifications de dispositions constitutionnelles. En 1998 1999, les dispositions  de  la  Constitution  ont  été modifiées  sous  le  président  Bédié, alors président de la République. Et au coup d’Etat de 1999, on a dit que s’il ya eu le coup d’Etat, c’est parce que le président  Bédié  a  tripatouillé  la Constitution, qu’il a fermé le jeu politique. En tout cas, le général Guéï l’adit  et  beaucoup  d’Ivoiriens  l’ont  dit. En 2000, la nouvelle Constitution qui modifiait  la  constitution  préexistante, qui  a  été  adoptée  par  référendum,  le1er août 2000, a été considérée comme la  source  et  l’origine  de  la  rébellion qui a plongé la Côte d’Ivoire dans la situation où nous nous trouvons. Fort de ces expériences, j’ai quelques réticences  à  voir  les  dispositions  statutaires  de  mon  parti  être  modifiées  en faveur d’une personne.

Quand  vous  dites  que  vous  avez des  positions  communes  avec  les autres  candidats  Kkb  et  Djédjé Mady,  on  se  rend  compte  que, contrairement  à  vous,  les  eux autres  sont  accrochés  à  l’article35 des statuts. Et pour eux, il n’est pas  possible  que  les  textes  soient modifiés au Congrès et appliqués immédiatement.

Sur ce point de l’article 35, je dis que je  n’accepte  pas  qu’une  modification soit faite spécialement pour permettre à une personne d’être candidate, cette personne  fût elle  le  président  Bédié. En Afrique, tous les Etats se dotent de Constitution avec des clauses quant au nombre de mandats autorisés à un candidat.  Il  se  trouve  que  des  présidents élus, quand ils ont épuisé les deux ou trois  mandats,  qu’ils  sont  autorisés  à faire conformément à la Constitution, s’emploient  à  faire  modifier  cette Constitution pour se faire un troisième ou un quatrième mandat. C’est ce qui se prépare aujourd’hui en Algérie avec Bouteflika.  Il semblerait que c’est ce qui  se  prépare  au  Burkina  avec Compaoré  et    au  Benin  avec  Yahy Boni.  C’est  cette  façon  de  faire  qui conduit  à  des  crises.  Et  la  Côte d’Ivoire, qui sort d’une crise qui a duré plus  de  10  ans,  ne  devrait  pas  aller dans  cette  voie,  aussi  bien  au  niveau national qu’au niveau du Pdci qui est un parti essentiel sur l’échiquier politique.

Pour  autant,  vous  souhaitez qu’aucun  candidat  ne  soit  disqualifié.

Je  ne  souhaite  pas  que  les  textes, notamment, les statuts soient modifiés pour faire plaisir ou pour permettre à une  personne  d’être  candidate,  alors que les textes antérieurs ne le permettent  pas.  Ce  que  je  ne  souhaite  pas, c’est la modification pour un individu. Et  si  je  suis  d’accord  avec  les  autres candidats, c’est pour que les textes ne soient pas tripatouillés, parce que cela ne va pas faire le bonheur de la Côte d’Ivoire.

Vous  évoquiez,  tantôt,  un  certain nombre  de  questions  qui  se  sont posées au Bureau politique du 19 septembre,  notamment  la  candidature du Pdci à la présidentielle de  2015.  Sur  ce  point,  qu’est ce que vous en pensez ?

Je pense que cela ne devrait même pas faire  l’objet  de  discussion.  Un  parti comme le Pdci, qui n’est pas un parti quelconque,  qui,  malgré  les  traumatismes  subis,  compte  aujourd’hui  sur l’échiquier politique, ne peut se payer l’ineptie de ne pas être au rendez vous de  2015,  si  tant  est  que  l’élection, notamment,  l’élection  présidentielle, est l’un des temps forts de la vie politique  nationale.  Etre  absent  à  un  tel rendez vous, c’est courir à sa disparition.

Ce  point  semble  faire  l’objet  de consensus au sein du Bureau politique.

Il  semble  que  ce  point  fait  effectivement  l’objet  de  consensus  au  niveau du Bureau politique. Cela a été fortement  demandé  au  niveau  même  du conclave des secrétaires généraux. En revanche,  si  vous  vous  referez  aux déclarations  antérieures  du  président Bédié,  que  ce  soit  à  Rfi  ou  à  Jeune Afrique, il n’a pas été, reconnaissons le, catégorique sur ce point.

Il a laissé la latitude au Congrès d’en décider…

Il a laissé la latitude au Congrès, mais le  président  du  parti  inspire  la  ligne politique du parti. Il en détermine les orientations  majeures.  Se  dérober,  en se  référant  au  Congrès,  c’est  faire preuve de démocratie, certes, mais on dit  que  trop  de  démocratie  tue  la démocratie.  Les  militants,  les  cadres du  parti,  auraient  souhaité  entendre leur  président  dire  :  «  Ecoutez,  ce problème là  ne  doit  même  pas  faire l’objet  de  discussions.  En  tant  que président,  voici  mon  souhait  ».  Pour ne  l’avoir  pas  fait,  des  militants,  des cadres du parti, sont en droit de le suspecter de vouloir autre chose et de ne pas souhaiter une candidature du Pdci.

Est ce que Kouassi Yao n’est pas finalement candidat par dépit contre Bédié ? A vous entendre parler, on  a  l’impression  qu’il  y  a  certains  actes  que  pose  le  président Bédié  qui  vous  semblent  maladroits  et  qui,  e  par  leur  maladresse, vous causent de la peine. Est ce  que  ce  n’est  pas  un  dépit qui  vous  pousse  à  vous  déclarer candidat contre lui ?

Je  réponds : oui. Vous  parlez  de  certains  actes,  j’ajouterais  que  des  comportements  et    attitudes  du  président Bédié  me  peinent.  Pour  le  loyal  collaborateur que j’ai été, je souffre dans ma chair quand j’entends certains propos  qui  sont  tenus  sur  le  compte  du président Bédié,  du fait de son comportement et de ses attitudes qui sont perçus comme suspects. J’aurais voulu voir le président Bédié, dont j’ai été un loyal et sincère collaborateur, fixer le cap et demander aux cadres, aux militants  de  son  parti,    de  se  mettre  en ordre de bataille sur les caps qu’il aura fixés.  Quand  le  président  Bédié  semble louvoyer, ça me fait de la peine.

Quels sont les moyens que le candidat que vous êtes, dispose ou  se donne, pour aller à la conquête de la présidence du Pdci ?

Je  dirais  que  j’ai  un  marabout  très puissant et qui m’a assuré que je pars victorieux au Congrès.

Si  c’était  ainsi,  lui même  serait déjà  président  du  Pdci,  votre marabout.

Il a reçu la mission de travailler pour les  autres.  Les  autres  moyens,  cela relève  et  de  la  stratégie,  et  de  la  tactique.

Avez-vous un mot pour les militants ?

Je  demande  aux  militants  de  savoir garder  la  sérénité.  Le  Congrès  d’un parti est un temps fort, un moment de revitalisation et de remobilisation des militants.  Je  voudrais  les  inviter  à  se mettre au dessus des considérations de personnes  et  de  candidatures  pour avoir  l’essentiel  en  ligne  de  mire.  Et l’essentiel, pour un parti, pour le Pdci, c’est la reconquête du pouvoir d’Etat. Cela est primordial et cela devait nous amener à dépasser les querelles de personnes.

 

 

Auteur :

Source :

Commentaires facebook

Mettez votre commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here