Cela fait exactement 19 ans que le Rassemblement des Républicains (Rdr) a vu le jour. Un parcours tumultueux avant son accession au pouvoir en 2010.
Trente avril 1994. Quatre mois après le décès du premier Président de la République, Félix Houphouët-Boigny, président du Pdci-Rda. Un congrès extraordinaire pour désigner le nouveau président est organisé. Depuis quelque temps, les couloirs de ce parti bruissent. Des membres du courant des rénovateurs dirigé par feu Djéni Kobena, secrétaire national chargé des relations avec les partis politiques, du Pdci-Rda, souhaitent quelques réformes. Ce 30 avril, Djéni Kobena demande à prendre la parole. Il a un préalable. Mais, elle lui sera refusée. Muselé, Georges Djéni Kobena, reste encore quelque temps au sein de la plus vieille formation politique. Le 27 septembre 1994, il annonce avec plusieurs cadres de ce parti, la création du Rdr. Un parti centriste. Rapidement, le Rdr, présenté comme un parti de ‘’frustrés’’, ‘’minoritaire’ s’affiche comme une force politique qui compte en Côte d’Ivoire. A ces différentes manifestations, ce sont des milliers de personnes qui répondent présent. Entre le Pdci-Rda et le Rdr, la fracture est si profonde que le second s’allie, en avril 1995, au Fpi, l’adversaire de tous les temps du Pdci, dans le cadre du Front républicain. A quelque 6mois de l’élection présidentielle, la première après la disparition de Félix Houphouët-Boigny, devant un parterre d’invités et de journalistes, à l’hôtel Ivoire, ces deux partis donnent corps à leur mariage, que des observateurs qualifient ‘’d’alliance contre nature’’. Même s’il n’est pas encore dans les instances du Rdr, Alassane Ouattara est présenté comme le mentor de celui-ci. En 1995, Djéni Kobena, lui lance un appel. C’est lui qui doit conduire le Rdr à la première présidentielle de l’après Houphouët. Alassane Ouattara décline l’offre en déclarant que les lois de “ Mon pays ne lui permettent pas d’être candidat’’. Une clause indique qu’il fallait avoir résidé de façon continue sur 5 ans en Côte d’Ivoire. Il était alors en poste au Fonds monétaire international, à Washington, aux Etats- Unis. Le 1er août 1999, Alassane Ouattara, devient le premier président du Rdr, un an après la mort de Georges Djéni Kobina. Il se déclare candidat à l’élection présidentielle, mais sa candidature sera rejetée. Après la désunion avec le Fpi en 1999, le Rdr évolue seul jusqu’au coup d’Etat du 24 décembre1999. En 2001, il boycotte les législatives parce que la candidature de son président Alassane Ouattara, à Kong, est rejetée. Mais en 2000, le parti aligne des candidats aux élections municipales, d’où il sort vainqueur. Il rentre au gouvernement Fpi, en août 2002.En septembre 2002, au lendemain de l’insurrection militaro civile, tous les yeux des tenants du pouvoir sont tournés vers le parti d’Alassane Ouattara. Le Président d’alors, Laurent Gbagbo, et les membres de son camp, n’hésitent pas à l’accuser. Et des cadres du Rdr : Henriette Diabaté, Amadou Gon, etc., sont mis aux arrêts. Après plusieurs accords, de2003 à 2010, la voie pour l’organisation de l’élection présidentielle est ouverte en Côte d’Ivoire. Pendant ce temps, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara vident leur contentieux. Les ‘’enfants du père fondateur’’ se retrouvent au sein de l’alliance du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), créée le18 mai 2005 en France. Au 1er tour de la présidentielle d’octobre 2010, Laurent Gbagbo, candidat Fpi et Alassane Ouattara du Rdr, arrivent en tête du scrutin. Henri Konan Bédié du Pdci-Rda se classe troisième. Entrent, alors, en jeu les termes de l’alliance du Rhdp. Henri Konan Bédié appelle à voter pour le candidat du Rdr. C’est tout naturellement qu’Alassane Ouattara sort vainqueur de son duel. Il est le nouveau Président de la République de Côte d’Ivoire après 19ans de lutte acharnée.
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