26 Octobre 2000 – 27 Octobre 2013 : La Cote d’Ivoire Découvrait Le Boucher Des Lagunes

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Apres son coup de force réussi le 24 Octobre 2000, Gbagbo Laurent décide d’en découdre avec les militants et sympathisants du Rdr, parti de son rival politique d’alors Alassane Ouattara.

L’image était saisissante, désolante voir révoltante. Une cinquantaine de corps sans vies. Entassés comme dans une boite de sardines. Une cinquantaine d’innocents criblés de balles comme le faisait la gestapo de Hitler. Une cinquantaine de personnes à  qui le seul délit reproché était celui de faciès. Gbagbo Laurent venait de commencer son règne en versant le sang innocent d’innocents, sélectionnés sur le tas dans les quartiers populaires d’Abidjan favorables à Alassane Ouattara à l’époque opposant. La traque des sympathisants du Rdr venait de s’ouvrir de forte belle manière.

On est le 25 Octobre 2000, la Cote d’Ivoire vit des moments intenses de tensions et de convulsions devant aboutir à la mise en place d’une république démocratique et solidaire. Les candidats sérieux et représentatifs sont éliminés au profit de deux candidats, Laurent Gbagbo et Robert Guei. L’alliance tourne au vinaigre. Guei se sentant berné, sort ses griffes, la riposte lui est fatale. Il se retranche à  Biankouman après que les ivoiriens aient envahi la rue pour réclamer son départ. Dans la rue, chacun avait des raisons d’y être. Pour les militants du FPI, Gbagbo aurait remporté la pseudo-élection de 2000 et devrait être installé au pouvoir. Pour les militants des autres partis, singulièrement le Rdr, à qui on avait promis la reprise des élections en cas de chute de Guei étaient sortis spontanément pour prendre leur place dans cette lutte pour la démocratie. A Abobo, des chars à la solde de Gbagbo portaient même des posters à l’effigie du président Ouattara. En fin de compte, contre toute attente Gbagbo se déclare président sans attendre la commission électorale encore moins la cour constitutionnelle. C’est alors que le forum des jeunes républicains conduit par Soro Guillaume invita les libéraux à un rassemblement à la RTI. Une manifestation pacifique qui malheureusement se transformera en un bain de sang et de larmes. Assis sur le goudron en face du portail de la RTI, les militants du Rdr sont encerclés et copieusement bastonnés par la gendarmerie, à la solde du nouveau chef de l’état et co-auteur du coup d’état qui a évincé Guei Robert. Les militants du Rdr sont arrêtés par milliers et conduits pour les plus chanceux à  l’école de police, de gendarmerie ou au camp Agban. Les moins chanceux verront leurs vies arrachées par la furie des militaires à la solde du nouveau président. Votre serviteur aura la vie sauve ce jour grâce à la bénédiction des ancêtres qui lui ont permis de rejoindre la résidence du président Alassane Ouattara, la main gauche à  moitie fracturée. La gendarmerie y était passée. Chez le président Ouattara, des hôpitaux  à ciels ouverts aident à sauver des vies,  à penser des plaies.

Deux jours de terreur sur Abidjan en particulier et le reste du pays en général. Les quartiers comme Abobo, Adjame, Gobelet, Koumassi, certaines zones de Yopougon (Port Bouet 2 spécialement), Treichville et autres sont écumés à  la recherche du petit « dioula » à abattre, le « mossi »  à finir.  Les nuits sont longues, les journées sont effrayantes. Les cœurs saignent. Les prières se dirigent dans les mosquées vers le secours du maitre de l’univers. Dans cette atmosphère délétère, de suspicions et de dénonciations, un charnier est découvert à Yopougon. Tous de la même région, religion et appartenance politique. Cela ne peut être un songe encore moins un mensonge puisque des familles ont identifié leurs enfants embarqués ce jour dans les cargos de la gendarmerie, au « grin », pour leur revenir dans des linceuls. Cela ne peut être un mensonge car les familles des victimes sont encore présentes et attendent justice.

La société ivoirienne est sous le choc, le peuple est à  jamais tiré, divisé et vit dans la perpétuelle volonté de vengeance.

57 personnes. Le compte selon certains experts ne se rapproche aucunement de la réalité. Il faut ajouter à  cette découverte macabre, les tueries passees sous silence à Blockauss, Anono, Bingerville et principalement dans les villages d’autochtones de la région d’Abidjan. Abidjan devient un autre Kigali sous la houlette de Gbagbo, qui lui ne se privera pas d’une prestation de serment dans le sang. Milles morts à  droite, milles morts à  gauche pour célébrer la vision cynique, d’un homme inique que la Cote d’Ivoire n’aurait jamais du connaitre.

Demain est un autre jour.

 

 

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