Assemblée Nationale – Signature Des projets De Loi : Le “Scandale” Va-T-Il Emporter Le Gouvernement?

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L’ambiance n’est pas au beau fixe ces derniers temps dans les cabinets ministériels. Depuis l’éclatement de l’affaire de projets de lois non signés à l’Assemblée nationale, la sérénité a foutu le camp chez certains collaborateurs de ministres pour qui cette autre crise pourrait déboucher sur une autre dissolution de l’équipe gouvernementale. Mais à la vérité, ce branle bas dans les cabinets ministériels peut se justifier parce que cette affaire cocasse ressemble aux circonstances qui ont poussé le président Ouattara à dissoudre la précédente équipe gouvernementale le 14 novembre 2012. Aujourd’hui comme hier, le contexte et les acteurs sont les mêmes. En effet, sous le prétexte d’une absence imaginaire de la signature du président de la République sur les projets de lois à eux soumis, des députés ont montré leur vrai visage en envisageant la succession du chef de l’Etat qui est en convalescence à Paris. Mais cette dance morbide autour de la santé du président de la République a pris des proportions inquiétantes au point que certains analystes n’hésitent pas à évoquer la thèse d’une dissolution du gouvernement. « Ce qui s’est passé ce lundi à l’Assemblée nationale est très grave. En novembre 2012, c’est la loi sur l’égalité des sexes qui a emporté le gouvernement parce que les députés ont refusé de la voter. Aujourd’hui, ce qui ce qui se passe dépasse le cadre d’un simple vote. Comment des députés Rhdp peuvent-ils évoquer la succession du président alors qu’actuellement les rumeurs les plus folles sur la mort du président circulent à Abidjan ? Cela veut dire que ces députés qui appartiennent à des partis de l’alliance Rhdp qui a pourtant parrainé la candidature du président Ouattara ont un autre agenda. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. La première fois, les députés du Rhdp ont refusé de voter une loi et on a vu ce que cela a donné. Aujourd’hui, c’est la mort de celui qui envoie les projets de lois qu’ils souhaitent en évoquant même sa succession. A son retour, le président de la République doit tirer toutes les conséquences de cette situation parce qu’à la vérité, il marche avec des serpents dans la poche », a indiqué un commis de la République sous le sceau de l’anonymat. Au-delà des commentaires qui se font, il y a des raisons évidentes de s’interroger sur la sincérité des alliés du Rhdp. Il est vrai que l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ne doit pas être une chambre d’enregistrement comme l’a si bien souligné le président Guillaume Soro. Mais, l’opposition n’étant pas au gouvernement, le régime ne devrait logiquement pas avoir de grandes difficultés pour faire passer les projets de lois pour l’exécution du programme pour lequel les Ivoiriens ont élu le président. Mais ironie du sort, ce sont les députés des partis qui ont parrainé la candidature du président qui lui font obstacle. En 2012, le vote de la loi sur l’égalité des sexes devrait permettre à la Côte d’Ivoire d’être éligible au Millenium challenge corporation (Mcc) qui devrait ouvrir les vannes de près de 500 milliards de Fcfa sur cinq ans pour les caisses de l’Etat. Mais les députés s’y sont opposés avant de se raviser. Aujourd’hui encore, ce sont des projets de loi qui concernent des programmes essentiels du président de la République qui font des émules à l’Assemblée nationale. Ce qui revient à dire que les députés qui s’adonnent à cette pratique et leurs partis politiques respectifs ne sont pas en phase avec Ouattara. Comme en 2012, ceci pourrait soulever l’ire du président qui a des motifs substantiels de renvoyer toute l’équipe gouvernementale. Mais si d’aventure l’on arrive à cette décision extrême, les ministres et leurs collaborateurs ne doivent en vouloir à personne d’autre que les députés qui veulent mélanger la gouvernance Ouattara.

 

 

 

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