Création D’un Poste De Vice-Président : Les Non-Dits Et Les Propositions Incomplètes De Guikahué

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Lors du ‘’Fauteuil blanc’’ du Nouveau Réveil, le jeudi 20 février dernier, le Pr Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA s’est prononcé sur le poste de la Vice-présidence en Côte d’Ivoire. Il s’est appuyé sur les exemples des Etats-Unis et du Ghana, qu’il souhaiterait voir copié en Côte d’Ivoire. « (…)  Autant le PDCI a trouvé qu’il y avait une forte sacralisation du poste du Président de la République. Est-ce qu’il ne fallait pas copier le modèle ghanéen où il y a un poste de Vice-président ? Ça c’est une résolution prise par le PDCI mais nullement, le PDCI n’a dit qu’il fallait un poste de Vice-président, pour le récupérer. C’est une réflexion théorique que nous avons faite en  suggérant qu’il serait intéressant que pour la gestion de la Côte d’Ivoire, il y ait un Président et un Vice-président », avait-il déclaré. Nous aurions mieux compris le Pr Guikahué, s’il était allé un peu plus en profondeur de sa ‘’réflexion suggestive’’. Après plus de 40 ans d’exercice du pouvoir, après la perte du dit pouvoir, le PDCI trouve aujourd’hui « qu’il y a une forte sacralisation du poste du Président de la République ». Et pourtant, le PDCI s’y est senti à l’aise durant des décennies. C’est aujourd’hui que ce poste s’avère intéressant aux yeux du PDCI ? Et en fin psychologue et pédagogue, le Pr Guikahué suggère de manière subtile que les ivoiriens adhèrent à son idée sans le leur demander. Et pour les orienter mieux, il donne comme exemple, le modèle ghanéen. Comparaison n’est pas raison. Dans de grandes démocraties comme les Etats-Unis et même le Ghana pris en exemple, les choses sont différentes de la conception du Pr Guikahué, car il dit : « Pour que, en cas de problème comme il s’est passé au Ghana, la transition se passe sans heurt et que les choses se passent bien ». Et de poursuivre pour vite dédouaner le PDCI en ces termes : « Quelqu’un d’autre peut avoir le poste de Vice-président et le PDCI, le poste de Président parce que nous, nous visons le poste de Président ». Très belle intention pourrait-on dire si c’est le PDCI qui était au pouvoir. Revenons sur les deux exemples qui sont hermétiquement différents de la situation ivoirienne. Aux Etats-Unis, Joseph Biden, plus connu sous Jo Biden, le Vice-président de M. Barak Obama est issu du même parti que son Président. Il est donc le premier sur la ligne de succession présidentielle.  Il succède au Président en cas de décès, démission, incapacité de ce dernier. Il est élu en même temps que le Président par le même Collège électoral de grands électeurs. Constitutionnellement, il assure également la présidence du Sénat des Etats-Unis. Idem pour le Ghana avec le Vice-président John Dramani Mahama qui selon la constitution ghanéenne, remplacerait le Président John Evens Atta Mills. Les deux sont du même parti politique et élus par les mêmes électeurs. Concernant la Côte d’Ivoire, ces deux exemples sont mal choisis. Si le parti du Président Alassane Ouattara doit créer un poste de Vice-président, ce poste reviendrait de droit au RDR. Ce qui ne peut se faire en l’état actuel des choses car le RHDP n’est pas un parti constitué mais plutôt une plate-forme de partis politiques qui se sont fixé un objectif commun pour arracher le pouvoir au dicteur du bord de la lagune Ebrié, Laurent Gbagbo. Sinon, la Vice-présidence accordée à « quelqu’un d’autre », ce qui signifie, d’un autre parti, est anachronique. Car le Président Ouattara est d’abord le cheval gagnant de son parti le RDR avec un programme de gouvernement conçu par lui et les membres de son parti. Comment « quelqu’un d’autre » pourrait mener à bien ce programme en cas de vacance du pouvoir ? Pour tendre vers une conclusion, nous soutiendrons que les propositions du Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA sont incomplètes. Il faut qu’elles soient faites dans un contexte approprié et non celui du RHDP. La proposition du PDCI ne peut s’appliquer dans le contexte politique actuel. Car la victoire du Président Ouattara sera avant tout, la victoire du RDR avant d’être celle du RHDP. Cependant la création d’un poste de Vice-président, loin des manipulations et intrigues politiciennes, n’est pas une mauvaise chose en soit. Il suffit de mener le débat dans un contexte sain.

 

 

 

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