Ces dernières 24 heures, nous nous sommes amusés à parcourir les ‘’Une’’ des journaux bleus, eux qui ont toujours une information de dernière heure, toujours très positive, relative à leur mentor Laurent Gbagbo, celui contre qui selon eux, il n’existe aucune preuve de ce dont il est accusé. Pendant que leurs confrères de par leurs publications, sonnent le glas du dictateur des bords de la lagune Ebrié, eux se terrent et se taisent comme carpe. Préférant orienter leurs plumes vers l’horizon flou de Charles Blé Goudé qui, contre toute attente, est entrain de voler la vedette à son mentor. Ainsi l’on peut lire des ‘’Une’’ qui brisent leurs rêves : « 6ème examen de libération provisoire : Gbagbo maintenu en prison », « La CPI maintien Gbagbo en prison », « Liberté provisoire, les juges disent encore niet à Gbagbo » ou « Crime contre l’humanité : Gbagbo reste en prison ». Quant aux journaux bleus, à commencer par leur locomotive Notre Voie, ils ont tous mis le cap sur Blé Goudé, oubliant leur mentor. Sauf LG Infos et Le Figaro d’Abidjan qui crient au complot : « Pourquoi la CPI prend Gbagbo en otage ? » ou « Le complot se poursuit à la CPI : Gbagbo bloqué à la porte hier ».
Et si pour une fois, la réalité s’expliquait ?
Pourquoi ne pas sortir pour une fois des rêveries pour expliquer à leurs lecteurs, ce qui est la réalité ? Au lieu de faire croire que les avocats de Gbagbo démontent toutes les preuves de Bensouda ? Pourtant, la question de la détention de Laurent Gbagbo a été examinée à cinq reprises par la Chambre : I- (12 novembre 2012), II – (18 janvier 2013), III – (12 mars 2013), IV – (11 juillet 2013), V – (11 novembre 2013) dont la 6ème qui estompe toutes les illusions, le mercredi 12 mars 2014. Cette dernière décision qui ruine tous leurs espoirs a été prise par la Chambre préliminaire I de la Cour Pénale Internationale (CPI) dans « l’affaire Le Procureur contre Laurent Gbagbo ». Et ce communiqué a été rendu public : « Dans le contexte de sa révision périodique de la détention du suspect, la Chambre préliminaire I a conclu qu’il n’y a pas eu de changement des circonstances pertinentes concernant la nécessité de maintenir M. Gbagbo en détention pour garantir qu’il comparaîtra devant la Cour et qu’il ne fera pas obstacle à l’enquête ou à la procédure devant la Cour. La Chambre a décidé la continuation de la mise en détention de M. Gbagbo ». Voilà qui est clair comme de l’eau de roche. Cela s’expliquant conformément à un article du « Statut de Rome et la règle 118 du Règlement de preuve et de procédure, la Chambre doit périodiquement réexaminer sa décision de mise en liberté ou de maintien en détention du suspect, au moins tous les 120 jours. Il n’y a pas eu de changement de circonstances pertinentes concernant la nécessité de maintien de M. Gbagbo en détention et la Chambre décide la continuation de la mise en détention de M. Gbagbo », selon « L’Unité des affaires publiques / Cour pénale internationale ».
Va-t-on vers la fin des rêves insensés ?
Ce lourd silence des journaux bleus n’est-il pas la force de la réalité face aux illusions, le chant du cygne des rêves impossibles, la fin des illusions autour de la libération et du retour de Gbagbo ? Que reste-t-il donc à dire et à écrire à propos de Gbagbo afin de maintenir la flamme militante de ceux qui ne jurent que par Gbagbo ? Du fond de sa cellule, par la diffusion de ses photos, Blé Goudé n’est-il pas entrain de voler la vedette à Laurent Gbagbo pour qui le glas a sonné ? L’observateur attentif le remarque surement. Après trois (03) ans, tous les journaux bleus lâchent petit à petit Gbagbo pour mettre en ‘’vedette’’ Blé Goudé, le géniteur de l’Article 125. Pendant ce temps, Laurent Gbagbo, 67 ans, est toujours maintenu à la Haye, soupçonné d’être co-auteur indirect de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011. Quelle sera la nouvelle orientation des journaux bleus ? Surement la santé du Président de la République, SEM Alassane Ouattara qui n’est pas un surhomme mais un homme d’exception parmi les mortels que nous sommes ici-bas.
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