Guerre Des Clans Au FPI – Les Failles De La Déchirure Se Font De Plus En Plus Profondes

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La guerre des clans au sein du Front Populaire Ivoirien (FPI) ne date pas de l’après Gbagbo (depuis son arrestation le 11 avril 2011) mais bien avant, pendant que l’homme détenait encore les rênes du pouvoir.

Le volcan dormant bouillonnait.

Déjà en 2009, en vue des élections de 2010, Laurent Gbagbo était préoccupé uniquement par son fauteuil présidentiel avec d’un côté, son parti le FPI qui semblait en panne de stratégie pour la reconquête du pouvoir en vue de son maintien. Un gros problème se posait alors à l’homme : qui choisir comme son Directeur de campagne ? Quelqu’un qui serait capable de mobiliser pour lui ?
Car il avait fait l’amer constat que les structures formelles du FPI n`ont pas démontré une grande capacité de mobilisation. Le terrain avait été pratiquement occupé par des groupes informels dont le CNRD (Congrès National de la Résistance pour la Démocratie) et le COJEP (Congrès des Jeunes Patriotes) de Blé Goudé qui était aussi membre du CNRD, tout comme le FPI. On ignorait qui avait voix au chapitre dans ce mouvement hétéroclite et qui pesait quoi au niveau de la mobilisation. Qui choisir donc ? Alors on en arriva à La Majorité Présidentielle (LMP). Dr Issa Malick Coulibaly fut choisi comme Directeur de campagne de Laurent Gbagbo au grand dam de militants ‘’multiséculaires’’ du FPI.  Celui-ci mis sur pied une équipe fondée sur trois piliers : – Le Front populaire ivoirien (FPI), -Les partis qui parrainaient la candidature et qui étaient au nombre de dix et -Les mouvements, associations et personnalités de la société civile, faisant ainsi fondre le FPI dans un mouvement hétéroclite. Ce qui avait eu pour effet de raviser des tensions internes. Les membres des différents organes et structures de LMP étaient issus du FPI, du (RPP), du (CNRD), de (URO), de (UDCY), du (PURCI), du (MNC), du (AIRO), de (UNG), de (USD) avec un Directeur National adjoint chargé de la mobilisation des jeunes qui n’était autre que Charles Blé Goudé secondé par Konaté Navigué relégué au second plan.

Après la ‘’perte’’ de son ciment Gbagbo, quelle cohésion au sein du FPI ?

Au Front Populaire Ivoirien, on ne parle plus le même langage, c’est la cacophonie. Mamadou Koulibaly, accusé à tort ou à raison, claqua la porte du parti à la rose. Récemment pour l’organisation de sa 8ème convention, deux positions s’étaient dégagées. Celle qui soutenait la thèse « Qu’il n’y avait pas d’urgence, surtout que Laurent Gbagbo était toujours détenu à la Haye ». Et l’autre avec Affi N’guessan en tête, qui tenait à l’organisation de la dite convention. Là encore, les divisions se firent. Pendant que beaucoup de militants qui ne comprenaient plus rien, avaient simplement préféré rester chez eux. Certains ne voulaient pas entendre parler d’aller à la présidentielle de 2015 sinon dans le cas contraire, porter Laurent Gbagbo comme le candidat du FPI. Pour faire politiquement correcte, la résolution ne mentionna que « La libération de Laurent Gbagbo ». Face aux radicaux qui continuent de s’enfermer dans leur tour d’ivoire, attendant l’arrivée de Gbagbo, il y a ceux qui veulent tourner la page pour se donner un leader pour les futures échéances, avec en tête Pascal Affi N’guessan. A côtés, il y a les modérés dont Miaka Ouretto qui souhaite que le PFI rentre dans la République en participant au gouvernement. Au sein de ces modérés, il y en a qui ne parlent pas mais qui agissent. Ce sont ces candidats ‘’indépendants’’ mais de souche FPI dont certains sont aujourd’hui des élus. Comme quoi, avec cette guerre de tranchée animée par les clans, le FPI a du pain sur la planche s’il veut survivre à l’après Gbagbo. Veulent-ils écrire une page de l’histoire de la Côte d’Ivoire avec un paragraphe intitulé : « Il fut une fois, un parti politique appelé le FPI » ? L’avenir nous situera.

 

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