Le leader des « jeunes patriotes » sera livré à la CPI. C’est la décision principale prise par le Gouvernement au Conseil des ministres d’hier. Au-delà de l’émoi et des sentiments que provoque cette nouvelle, c’est l’épilogue de la lutte interne au sein du camp Gbagbo depuis son arrestation et son transfèrement, qui vient de se jouer ainsi. Pascal Affi N’Guessan et ses camarades du FPI ont eu finalement la peau de Charles Blé Goudé. C’est de notoriété. Entre les deux hommes, le courant n’est jamais passé. Affi N’Guessan et Charles Blé Goudé ont toujours été en concurrence au sein du Gbagboland. Au plus fort de l’exercice du pouvoir, l’ancien Premier ministre reprochait au trublion venu de la FESCI lui faire ombrage dans l’entourage de Laurent Gbagbo. Blé Goudé Charles était tant dans les grâces de Laurent Gbagbo que Pascal Affi N’Guessan qui dirigeait le FPI était relégué au stade de relique. Au point que toutes les activités majeures et d’envergure n’étaient confiées qu’au leader des « jeunes patriotes ». Le vrai numéro deux du régime FPI, c’était Charles Blé Goudé. Et non Affi N’Guessan comme devait en principe lui conférer son statut de chef du parti au pouvoir. Pour voir Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé n’avait pas besoin de prendre rendez-vous. Un statut de favori du roi qui ne plaisait pas à tout le monde. Particulièrement à Pascal Affi N’Guessan et ses amis du comité central du FPI. Laurent Gbagbo a sacrifié le FPI, son parti, au profit du « fils spirituel» Charles Blé Goudé. Et cela, les dirigeants du FPI ne l’ont jamais pardonné à l’ancien secrétaire général de la FESCI qu’ils accusent d’ailleurs d’avoir été de ceux qui ont perdu Laurent Gbagbo. C’est la raison pour laquelle, lorsque la polémique sur les photos a éclaté, le FPI et ses relais ne se sont pas gênés pour davantage enfoncer le président du COJEP. Avec une hypocrisie à nul autre pareil, ils ont contribué à sceller le sort de « Blé la machette ». Tout en faisant semblant de défendre la cause du premier des lieutenants de Laurent Gbagbo, ils ont orchestré une campagne d’intoxication autour des conditions de détention du « génie du Kpo » qui a fini par avoir raison de lui. Le FPI et ses porte-voix ont réussi à faire croire que Charles Blé Goudé était dans des conditions exécrables de détention où chaque jour il subissait des mauvais traitements. Une situation qui a conforté les juges de La Haye à réclamer aux autorités ivoiriennes son transfèrement « sans délai ». Aujourd’hui, Pascal Affi N’Guessan et ses amis du FPI doivent être certainement en train de danser et de rire. Car leur vœu le plus cher vient d’être exaucé.
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