Côte d’Ivoire: le Hashtag #Civsocial Vole Au Secours Des Populations

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Pendant les mois de juin et juillet, des inondations ont fait une trentaine de morts dans la ville d’Abidjan et des centaines de déplacés. Aujourd’hui, même si les pluies ont baissé en intensité, les actions sur le terrain en faveur des victimes se poursuivent. Les bénévoles du web réunis sous le hashtag #civsocial continuent à se mobiliser pour aider les familles en détresse, tandis que l’Etat a entamé la mise en application de son plan ORSEC, avec le démantèlement des quartiers situés dans des zones à risque.

Les intempéries ont été particulièrement fortes cette année en Côte d’Ivoire. Il est tombé trois fois plus de pluie que les années précédentes, 600 millimètres de précipitations entre début juin et juillet, contre 200 millimètres l’an dernier. Un véritable déluge qui a fait de nombreuses victimes. Dès les premières heures des inondations, des volontaires du #civsocial, reconnaissables à leur chasuble orange à l’effigie de leur collectif, se sont mobilisés. Aujourd’hui, ils procèdent à la distribution des dons, collectés via des appels lancés sur les réseaux sociaux. Des kits alimentaires et des produits de première nécessité, comme des vêtements et des médicaments, sont distribués à des familles qui ont tout perdu pendant les inondations. Et malgré la fin des grandes pluies, la vigilance est encore de mise les rangs de ces bénévoles.

Une période difficile pour les Ivoiriens

Car les Abidjanais ne sont pas encore remis de cette période a été éprouvante. Tous les quartiers, des plus populaires au plus huppés, étaient sous la menace des eaux. Dès les premières pluies, six membres d’une même famille, dont trois enfants, sont morts engloutis par un glissement de terrain, alors qu’ils étaient dans leur maison, dans le quartier précaire d’Attécoubé au nord d’Abidjan. Plus loin, dans le quartier de Cocody-Angré, réputé moderne, c’est un immeuble de trois étages qui n’a pas résisté aux fortes pluies et s’est écroulé sans toutefois faire de victimes. Les bassins d’évacuation d’eau, insuffisants dans la plupart des quartiers, étaient pleins et les eaux ne cessaient de monter, atteignant parfois 2 mètres de haut. Il était devenu difficile de sortir pour se rendre à son lieu de travail et, dans le même temps, il était risqué de rester dans les maisons inondées. Les familles sinistrées étaient contraintes à l’exode et les autorités semblaient bien impuissantes.

C’est des réseaux sociaux que vient le salut

Dans ce contexte, les réseaux sociaux ont été fortement mobilisés par la communauté web ivoirienne pour appuyer les secours. Sur Twitter, des messages ponctués du hashtag #civsocial ont notamment permis de localiser les zones à risque et les besoins urgents de populations parfois enclavées. Chaque jour, les membres influents de la communauté web ivoirienne, comme Edith Brou, Mohamed Diaby, Israël Guebo ou Cyriaque Gbogou, partageaient des messages sur leurs pages Facebook, pour signaler des éboulements de terrains, des routes inondées ou encore des cas d’urgences sanitaires.

Ces actions ont abouti à la mise en place par le #civsocial d’une carte interactive et participative. Elle a permis aux témoins d’un sinistre de le signaler en temps réel. Ces derniers pouvaient même l’illustrer avec des photos et des vidéos. Ainsi, les inondations, les glissements de terrain, les encombrements des voies et les dégâts humains étaient pointés sur la carte et consultables depuis un ordinateur ou un téléphone portable. Les pointeurs qui indiquaient les zones sinistrées changeaient de couleur en fonction de l’ampleur du sinistre. La commune d’Attecoubé, par exemple, a été l’une des plus touchées et compte un grand nombre de morts. Du coup, sur la carte, le signal pour cette commune est passé au noir.

Une action citoyenne qui s’adapte en fonction de l’urgence

Né sur Twitter à l’issue de la crise postélectorale en 2011, le #civsocial a été lancé pour venir en aide aux populations en détresse. Les tweets postés sur la toile informaient de la situation en temps réel dans les quartiers et permettaient aux Abidjanais de mesurer le niveau de sécurité dans la ville. Les appels à l’aide pouvaient être directement lus et relayés sur le flux généré par le hashtag. Cette fois-ci, face aux inondations, le principe reste le même : une mobilisation à travers les réseaux sociaux qui conduit à des actions concrètes sur le terrain.

Les animateurs de ce collectif informel ne prétendent aucunement se substituer aux services du gouvernement. Ils s’engagent seulement à prêter main-forte aux sinistrés en attendant des solutions apportées par les autorités. La mobilisation dans leur rang reste intacte : « Montrer que le web peut être utile et utilisé pour aider et sauver. C’est un engagement bénévole, un engagement citoyen », lance fièrement un blogueur.

 

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