Que Pèsent Les Adversaries De Ouattara?

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L’année 2015 s’annonce palpitante. A juste titre d’ ailleurs. Car tout le long de cette année, la Côte d’ Ivoire vibrera au rythme de la campagne présidentielle.

Depuis un certain temps, des candidatures ont été déclarées. Parmi elles, figurent en bonne place celles de Charles Konan Banny, Essy Amara, Mamadou Koulibaly, Kouadio Konan Bertin, Kablan Brou Jérôme, Martial Ahipeaud. En attendant que d’autres viennent s’ajouter à la liste, voici les forces et faiblesses de ceux qui défient le président Alassane Ouattara.

Charles Konan Banny

Sʼil est sans doute le plus connu des adversaires du président Alassane Ouattara à la présidentielle dʼoctobre2015, Charles Konan Banny est incontestablement le moins inattendu

à cette compétition électorale. Tant lʼhomme – cela nʼa pu échapper à personne, malgré tous ses efforts de camouflage – trépignait dʼimpatience de se débarrasser de la mission à lui confiée de premier artisan de la réconciliation nationale pour enfourcher le cheval de bataille présidentiel. Le cadet des Banny a pour ainsi dire plongé mains et pieds liés dans une arène où tout le monde lʼattendait. Gouverneur de la Banque centrale de lʼAfrique de lʼOuest (BCEAO) pendant 12 années, le natif de Morofè, dans la sous-préfecture de Yamoussoukro, a été appelé à occuper le poste de Premier ministre de Côte dʼIvoire, le 4 décembre 2005.Cʼest donc un homme qui jouit dʼune somme dʼexpériences acquises en politique et dans le monde de la haute finance. En outre, Charles Konan Banny vient de la même tribu que le président Félix Houphouët-Boigny. Mais, en politique, lʼancien Gouverneur de la BCEAO a démontré toutes ses limites. Dans ce milieu, si son entrée a été fracassante, ilnʼen demeure pas moins que son bilan reste mitigé. Adoubé par la communauté internationale, Charles Konan Banny est arrivé sur la scène politique ivoirienne, en 2005, en tant que Premier ministre, avec des préjugés favorables. Il était présenté par certains observateurs comme «lʼhomme de la situation », capable de faire fléchir Laurent Gbagbo. Mais à la pratique, il sʼest présenté comme un Premier ministre hésitant et manquant de courage face à un Laurent Gbagbo en perte de légitimité, repoussé dans ses derniers retranchements. Pire, Charles Konan Banny, qui répétait à lʼenvi ne pas être « un naïf », a commis lʼimpensable. Celui de remettre sa démission, au cours du scandale des déchets toxiques, à un Laurent Gbagbo à qui il ne devait pas sa nomination. Une inconséquence qui lui a coûté son poste de Premier ministre. Son aventure à la tête de la CDVR est venue confirmer cette image dʼun leader lourd et hésitant, manquant de méthode et qui a du mal à faire preuve de pragmatisme. Le bilan mitigé de la CDVR en est la preuve patente. Certainement, au moment opportun, les Ivoiriens le lui rappelleront.

Essy Amara

Son nom se ramène à un poste en Côte dʼIvoire : celui de ministre des Affaires étrangères. Le successeur de Siméon Aké est connu pour sa longue carrière de diplomate, qui a été couronnée par le titre de secrétaire de lʼOrganisation de lʼUnité africaine (OUA), lʼancêtre de lʼUnion africaine dont il a été le tout premier président de la Commission. Il amené à bien la transition de lʼOUA à lʼUA. Ses qualités de diplomate hors pair sont indéniables. Essy Amara est beaucoup connu hors de son pays où il a de nombreux contacts. Mais là sʼarrête ses atouts. Car, en Côte dʼIvoire, Essy Amara demeure presquʼun inconnu. Surtout pour la nouvelle génération. Lʼancien chef de la diplomatie ivoirienne est resté trop longtemps absent de la scène politique ivoirienne. Et ce nʼest pas en 10 mois quʼil va combler son retard.

Mamadou Koulibaly

Le premier atout de lʼancien président de lʼAssemblée nationale est sa forte personnalité. Mamadou Koulibaly dérange. Ou on lʼaime ou on nelʼaime pas. Car son franc-parler, porté par un esprit vif et brillant, ne laisse personne indifférent. Mamadou Koulibaly est un franc-tireur qui dit et dénonce les choses sans porter de gant. Ce brillant économiste a décidé dʼadopter le discours de la rupture dans une Côte dʼIvoire qui entame sa marche inexorable vers lʼémergence. Mais à force de donner dans la surenchère et dans lʼoutrance, le discours de Mamadou Koulibaly rebute plus quʼil ne séduit.Dʼautant que lʼex-ministre de lʼEconomie et des Finances de Laurent Gbagbo nʼest pas étranger au bilan calamiteux des dix années de gouvernance de son mentor. Il sera donc difficile pour lui de convaincre les Ivoiriens du contraire.

Kouadio Konan Bertin

Lʼex-président de la jeunesse du PDCI-RDA est connu pour son éloquence et ses qualités de grands débatteurs. Mais au-delà de ces atouts, Kouadio Konan Bertin a du chemin à faire. Sa candidature est plus une anecdote quʼune décision longuement murie. KKB dit lui-mêmequʼil est candidat, parce que le PDCIRDA doit avoir un candidat et le président François Hollande le lui a demandé. KKB jouit dʼune faible audience au sein de son parti. En atteste le score quʼil a obtenu lors du dernier Congrès du Pdci. Lʼhomme est plus médiatisé que ce quʼil pèse réellement. Il ne serait pas sorcier de parier sur les chances réelles de cette candidature qui ressemble plus à un coup médiatique quʼà une intention réelle de diriger la Côte dʼIvoire.

Martial Ahipeaud

Lʼancien secrétaire de la FESCI, depuis un certain temps, appelle à une troisième voie en Côte dʼIvoire. Lui et Mamadou Koulibaly se veulent les porte-étendards de cette trouvaille. Le premier secrétaire général de la FESCI a certes marqué une génération. Mais, il nʼa pas su transformer lʼessai. Lʼépisode de la transition de 2000 avec le général Robert Guéi est encore dans les mémoires. Martial Ahipeaud a dû lui-même sʼapercevoir quʼà gauche comme à droite, son image passe difficilement. Car beaucoup dʼIvoiriens ne lui ont pas encore pardonné cette erreur. Sa candidature puise certainement sa source de ce désamour entre lui et le peuple ivoirien quʼil entend coûte que coûte reconquérir. Mais, parviendra-t-il à ses fins ? Rien nʼest moins sûr.

Kablan Brou Jérôme

Cʼest le moins connu des candidats déclarés à la prochaine présidentielle. Même sʼil a été vice-président de lʼAssemblée nationale, le Pr Kablan Brou Jérôme ne demeure pas moins une curiosité pour les Ivoiriens.Lʼancien porte-parole de lʼex région du NʼZi-Comoé avait déjà en2009 tenté dʼêtre candidat pour le compte de son parti, le PDCI-RDA, au détriment du candidat officiel le président Henri Konan Bédié, sans succès. Aujourdʼhui, il revient à la charge. Mais entre une ambition et sa réalisation, il y a loin de la coupe aux lèvres.

JCC

Le Patriote

 

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