2015 est une année électorale. Pour beaucoup dʼobservateurs, ce sera une occasion dʼeffacer le sombre tableau de la crise postélectorale de 2010. Pour ce faire, les autorités ivoiriennes, avec à leur tête le président de la République Alassane Ouattara, sont en train de mettre en place les conditions dʼune élection transparente afin dʼéviter toute contestation avec son corollaire de violences.Cʼest dans cet optique que le projet de loi portant modification du code électoral et abrogation des dispositions relatives aux élections de sortie de crise, a été adopté en conseil des ministres le 11 mars dernier. Pour le porte-parole du gouvernement, ce texte vise à améliorer lʼorganisation de lʼensemble des scrutins dans la perspective des prochaines échéances électorales et à prendre en compte les acquis pertinents du processus de sortie de crise. «Cette mesure est soutenue par les leçons du dernier processus électoral de notre pays et tient compte des observations des partis politiques », a ajouté le ministre Bruno Koné. Ce texte, adopté en commission, vendredi dernier, et en plénière, hier, innove en plusieurs points. Notamment au niveau de la sécurisation de la liste électorale, de la prorogation des délais impartis à la Commission Electorale Indépendante dans lʼexécution de ses tâches, particulièrement celles liées à lʼarrêt et à la publication de la liste électorale et des candidatures. Les délais de dépôt de candidature auprès du commission chargée des élections, de la réclamation auprès du Conseil Constitutionnel, lʼinscription de tout électeur dans la circonscription électorale de son choix, lʼabrogation des dispositions relatives aux élections de sortie de crise, etc. constituent autant dʼinnovations. « Les modifications apportées au texte que vous venez dʼadopter permettent ainsi de mettre fin aux crises que connait la Côte dʼIvoire et la sortie des processus électoraux que nous avons connus ces dernières années », avait indiqué le commissaire du gouvernement, le ministre dʼEtat, ministre de lʼIntérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko. Outre lʼadoption du nouveau code électoral, ily a eu lʼinstallation des commissaires centraux de la Cei et la mise en place des commissions électorales indépendantes locales. On se souvient que la mise sur pied de la commission centrale en charge de lʼorganisation des échéances électorales avait fait couler beaucoup dʼencre et de salive. Elle avait même entraîné une communication en conseil des ministres, car il nʼy n’avait pas eu de consensus sur la composition delʼorgane central. Cʼest suite à des concessions du Chef de lʼEtat, qui a accepté dʼaccorder un 4ième poste de vice-présidence à lʼopposition, et aux nombreuses rencontres du ministre dʼEtat Hamed Bakayoko, avec les partis de lʼopposition ; que cette structure de la Cei a pu être installée. En ce qui concerne les commissions locales, le président Youssouf Bakayoko a dû mettre la pression sur les formations politiques, au cours dʼune réunion le 17décembre 2014, pour quʼelles donnent la liste de leurs représentants dans les localités. Au niveau du Conseil constitutionnel, les choses évoluent aussi positivement. Eu égard au rôle prépondérant que cette institution a joué pendant lʼélection présidentielle de 2010, notamment au 2nd tour, et vu sa place dans le processus électoral ; le Chef de lʼEtat a pris des dispositions afin qu’elle soit le gage de la transparence et de la crédibilité des échéances à venir. Car le Conseil constitutionnel est dirigé par un expert en droit et un homme qui a conscience des enjeux de sa structure. Le week-end dernier, la Commission Electorale Indépendante a validé son plan stratégique 2015-2020. Lequel a pour but, selon Koné Sourou, vice-président de la Cei, de doter lʼinstitution de stratégies efficaces pour la gestion du processus électoral pour les cinq prochaines années. « Il faut que la Cei en fasse son principal document de travail», avait-il invité. En un mot comme en mille, il ne sera pas superfétatoire de dire que les élections à venir sʼannoncent sous de bons auspices.
FT
Le Patriote
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