Sénégal: polémique autour du calendrier électoral

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DAKAR, 15 décembre (Xinhua) — Une vive polémique sur le calendrier électoral anime la vie politique au Sénégal depuis que le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’aucune date n’a été arrêtée sur la tenue d’un référendum pour la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans promis par l’actuel président, Macky Sall.

« J’ai annoncé des réformes que je compte mettre en œuvre. Je les mettrais en œuvre quand je jugerai opportun de les réaliser. Personne ne peut me forcer à tenir un référendum », a déclaré le président sénégalais lors d’un rassemblement des jeunes de son parti, le week-end dernier.

« J’ai annoncé librement des réformes. J’appliquerai ces réformes librement parce que quelle que soit l’option prise, c’est le peuple qui décidera. Le peuple est souverain. C’est lui qui décidera », a insisté le chef de l’Etat sénégalais.

La sortie du président Sall fait suite au débat sur le calendrier électoral, suscité par son ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo qui avait annoncé qu’aucune date n’avait encore été arrêtée pour la tenue du référendum sur la réduction du mandat du président de la République.

« Le calendrier tel qu’il existe ne fait état que de la tenue d’une élection législative en 2017, d’une présidentielle et des élections locales pour l’année 2019 », avait-t-il déclaré, précisant que ses services « sont dans des dispositions pour répondre favorablement » si une date est fixée.

Le flou maintenu sur cette date des prochaines échéances électorales, ne plait pas à l’opposition qui accuse le président Sall de vouloir se dédire.

« Le président Macky Sall a un contrat social qu’il doit respecter. C’est lui-même lors de la campagne présidentielle de 2012 qui avait pris l’engagement de réduire son mandat de 7 à 5 ans, il doit respecter son engagement puisque la parole d’un chef d’Etat est sacrée », a soutenu le député du parti Rewmi (opposition) Mamadou Dialane Faye.

Pour le coordonnateur du M23 (mouvement créé en 2012 par des partis politiques et associations de la société civile pour contrer un troisième mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade), le pays vit « dans un flou artistique », sur la question du calendrier électoral.

« Nous osons croire que le président de la République qui a pris des engagements, les respectera. Le président de la République est un serviteur de la nation, or une partie de cette nation a exprimé son désir d’un référendum conformément à ce qu’il avait annoncé pour 2016 », a-t-il ajouté.

En marge d’une conférence publique sur les transitions politiques et la réduction des mandats en Afrique, tenue récemment à Dakar, le professeur Babacar Guèye a affirmé que le référendum s’imposait.

« Je ne pense pas qu’on puisse faire autre chose que passer par le référendum. C’est en respectant cet engagement qu’il (le président Sall) a les meilleures chances d’être réélu. S’il ne le fait pas, je pense qu’il en subira les conséquences », a-t-il averti.

Du coté des partisans du président Sall, des voix sont de plus nombreuse à s’élever contre une réduction de son mandat, surtout pour des raisons financières.

Pour eux, les milliards de F CFA qui seront dépensés pour organiser un référendum pourraient être investis dans des projets de développement.

Xinhua

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