An VI de la chute de gbagbo : ce n’est pas demain la veille que Laurent Gbagbo recouvrira la liberté

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La Côte d’Ivoire a célébré, hier 11 avril 2017, le sixième anniversaire de la chute de l’ancien président, Laurent Gbagbo. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Ivoiriens restent toujours divisés. Car pendant que les uns pavoisent, les autres ne décolèrent pas contre la France qu’ils accusent d’avoir joué un grand rôle dans l’arrestation de leur mentor. Sont de ceux-là, les militants du Front populaire ivoirien (FPI), toutes tendances confondues, qui pensent que la place de leur « président » n’est pas en prison. C’est pourquoi ils n’ont de cesse d’exiger sa libération parce que, disent-ils, si la Côte d’Ivoire a connu des moments difficiles, ce n’était pas du fait d’un seul camp. Or, jusque-là, en Côte d’Ivoire comme à la Cour pénale internationale (CPI), seuls Gbagbo et ses partisans sont derrière les barreaux. Si en Côte d’Ivoire, on peut au moins se féliciter de ce que tous les caciques de l’ancien système dont l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, ont été jugés et condamnés, tel n’est pas encore le cas à la Haye où le procès traîne encore en longueur. En effet, ouvert en janvier 2016, le procès de Laurent Gbagbo et son homme lige, Charles Blé Goudé, pourrait encore durer environ quatre ans, en raison notamment de la foultitude des témoins à auditionner. Dès lors, on comprend pourquoi certains chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest, à savoir Alpha Condé de la Guinée, Mahamadou Issoufou du Niger, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) du Mali et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, qui ont tous en commun d’appartenir à l’International socialiste, plaident pour la libération conditionnelle de leur camarade Gbagbo qui, du fait de son âge très avancé (72 ans), risque de subir (touchons du bois) le même sort que le président serbe Slobodan Milosevic, mort en 2006 en prison à la Haye.

Ce n’est pas demain la veille que Laurent Gbagbo recouvrira la liberté

Cela dit, même si ces quatre chefs d’Etat africains sont aidés dans leur démarche par l’Union africaine (UA) qui tire à boulets rouges sur la CPI à qui elle reproche de ne s’attaquer qu’aux personnalités africaines, ils ont cependant très peu de chances d’être entendus. Ils marchent sur des œufs, au risque de s’attaquer au principe de la séparation des pouvoirs. Le président français, François Hollande, lui-même socialiste, qui est au porte-voix, ne dit pas autre chose lorsqu’il répond en des termes, on ne peut plus concis à notre confrère Le Monde « La CPI travaille en toute indépendance ». Et le Guinéen Alpha Condé, par ailleurs président en exercice de l’UA, de renchérir : « On ne peut pas changer la CPI et ma position m’interdit toute ingérence dans les affaires nationales ivoiriennes et dans une procédure en cours devant une juridiction internationale ». C’est dire donc que ce n’est pas demain la veille que Laurent Gbagbo recouvrira la liberté, surtout que naguère, les juges de la chambre criminelle ont à plusieurs reprises rejeté sa demande de mise en liberté provisoire. Plutôt donc que de faire dans l’agitation, les soutiens de Gbagbo gagneraient à l’aider à préparer sa défense. C’est, du moins, le seul combat qui vaille la peine d’être mené actuellement.

B.O

Le pays (Burkina Faso)

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