ABIDJAN, Avril (Xinhua) — Des distributions d’eau aux ménages par camions citernes sont organisées à Bouaké (centre, 330 km d’Abidjan), la 2ème ville de Côte d’Ivoire, confrontée à une sévère pénurie d’eau potable depuis deux semaines, a-t-on appris jeudi auprès du ministère ivoirien des Infrastructures économiques.
Dans l’urgence, le ministre des Infrastructures économiques, Amédée Koffi Kouakou, a annoncé, lors d’un échange avec la presse, une « solution immédiate » avec des distributions d’eau par des camions citernes aux populations sinistrées.
« Le gouvernement est à pied d’oeuvre, pour le moment nous utilisons toutes les citernes dont nous disposons pour servir de l’eau aux populations en attendant de trouver des solutions durables », a indiqué Amédée Koffi Kouakou.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, « les robinets sont secs depuis deux semaines » dans plusieurs quartiers de la ville, ce qui conduit les populations à recourir à des « solutions de fortune comme l’eau de puits ».
Des citernes des sapeurs-pompiers et de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci) ravitaillent également les populations et les services de l’administration publique en eau potable.
La pénurie est consécutive à une baisse de pluviométrie qui a asséché le barrage fournissant l’eau à la ville et sa périphérie.
« Il n’y a pas eu de pluie dans la région, la Loka a tari de sorte qu’il n’y a pas une seule goutte d’eau dans le barrage », explique le ministre des Infrastructures économiques qui pointe du doigt le « changement climatique ».
La Loka, c’est le fleuve à partir duquel l’eau est tirée et traitée pour la consommation des populations de Bouaké.
« En plus, le trafic du sable dans la zone du fleuve crée des problèmes au niveau du bassin d’eau, sinon en termes d’infrastructures, il n’y a aucun problème », explique encore Amédée Koffi Kouakou.
Il a assuré que le gouvernement travaille à « régler durablement » la question en plus des solutions comme des forages d’urgence qui sont prévus dans les prochains jours.
Parmi les solutions à long terme, le ministre des Infrastructures économiques entrevoit « un autre point d’eau en plus de la Loka » avec en ligne de mire le barrage de Kossou, à Yamoussoukro (100 km de Bouaké).
La ville de Bouaké compte 1,5 million d’habitants dont plus de la moitié serait impactée par ce manque d’eau.
Source : Xinhua