CAN 2021 – le « Nid d’oiseau d’Afrique » sort de terre près d’Abidjan (REPORTAGE)

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ABIDJAN, 27 avril (Xinhua) — A Ebimpé, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest d’Abidjan, capitale économique ivoirienne, un vaste chantier s’offre aux visiteurs dans un nuage de poussière, sous les vrombissements des bulldozers, pelleteuses et autres chargeuses et camions de transport de sable engagés dans des travaux de terrassement.

A moins de 100 mètres de là, se dresse un champ de fers à béton hauts de plusieurs dizaines de mètres que surplombent quatre grues.

Là, est en train de surgir de terre le stade olympique de la Côte d’Ivoire, un don de la Chine.

LE « NID D’OISEAU D’AFRIQUE »

« Nous sommes à 30% d’exécution des travaux. Nous avons fini le 1er étage, le 2e étage le sera à la mi-mai », confie Liu Wenao, assistant du représentant de l’Agence de la coopération économique internationale (AIECO) du ministère chinois du Commerce.

Les travaux ont été lancés le 22 décembre 2016 pour une durée d’exécution de 34 mois. La société chinoise en charge des travaux, Beijing Construction Engineering Group (BCEG), prévoit de livrer le stade clés en main « au 2e semestre 2019 ».

A en croire, Diomandé Affissiata, cheffe de mission au Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD, maître d’ouvrage), « les travaux avancent bien ».

« Les gradins sont déjà réalisés, tout comme la fondation, le rez-de-chaussée et les 1.848 pieux sur lesquels repose le stade », détaille-t-elle.

La forme ovale du stade se dessine déjà. « Ce sera le plus grand d’Afrique de l’Ouest, le plus beau et le plus moderne », assure le directeur de l’équipe technique du projet, Xing Zhenjiang, qui précise que son entreprise compte à son actif le Stade national Benjamin Mkapa à Dar es-Salam en Tanzanie.

A l’exception du dédommagement des propriétaires riverains et l’aménagement des voies d’accès qui reviennent à la partie ivoirienne, le stade olympique d’Ebimpé-Anyama, est offert gracieusement par la Chine.

« C’est le Nid d’oiseau d’Afrique », commente M. Xing. Bâti sur 20 hectares, le stade olympique pourra accueillir 60.000 personnes et sera haut de 51 mètres sur cinq niveaux, dont trois réservés aux spectateurs.

Le stade comprendra un terrain de football et de rugby répondant aux normes internationales, une piste d’athlétisme standard de huit couloirs, ainsi que des aires pour d’autres disciplines sportives et des infrastructures destinées aux sportifs.

Le stade fait partie d’un projet d’ensemble, la Cité olympique, qui sera réalisé sur 287 hectares par l’Etat ivoirien et comprenant des cités immobilières, des groupes scolaires, une université du sport, un hôtel, une zone administrative, une zone commerciale, une clinique et un parcours de golf.

Sur la qualité des matériaux utilisés pour la construction du stade, Mme Diomandé du BNETD assure que des « essais sont faits en laboratoire » et que « les matériaux sont fiables et de bonne qualité, le fer à béton même est surdimensionné ».

Elle avoue toutefois « de petits soucis au niveau du terrassement » qui devraient être rapidement corrigés par le sous-traitant.

UNE RESPONSABILITE SOCIETALE BIEN ASSUMEE

L’entreprise en charge des travaux a fait de la sécurité son credo. Une large banderole à l’entrée du chantier appelle d’ailleurs chacun à être vigilant. « Nous insistons sur la sécurité, d’où le choix des matériaux, le béton et le fer, la sécurité pour les futurs spectateurs mais également la sécurité sur le chantier », ajoute M. Xing.

Le projet mobilise environ 1.400 Ivoiriens et 900 Chinois qui travaillent en bonne intelligence dans différentes équipes sur le chantier.

« Concernant les relations sur le chantier, tout se passe bien. Au début, c’était difficile mais les choses vont mieux. Il y a une bonne entente sur le chantier, il y a une bonne ambiance dans le travail. On a tous le même objectif : bien finir et dans les délais le projet », relève Mme Diomandé.

Un ouvrier contractuel, André Tia, ne dit pas le contraire : « Le travail est un peu dur et puis comme on ne parle pas la même langue, en tout cas au début, ce n’était pas facile, mais on s’est habitué et ça va mieux, il n’y a pas de problèmes sur le chantier ».

Selon M. Xing, toutes les mesures nécessaires sont prises pour la bonne conduite du projet et « il n’y a pas de problèmes qui bloquent les travaux ».

Des Ivoiriens ont été formés sur le tas par des professionnels chinois pour la conduite des travaux.

A la fin du projet, des attestations vont leur être délivrées et ils pourront les faire valoir auprès d’autres entreprises, relève Liu Wenao.

Il précise que les employés du projet sont déclarés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et qu’ils bénéficient d’une prise en charge en cas de maladie ou de blessure grâce à une assurance médicale.

Liu insiste sur les relations cordiales entre employés ivoiriens et chinois et la bonne entente qui règne sur le chantier avec, notamment, des moments de partage autour d’un repas à l’occasion de grandes fêtes comme Noël ou le Nouvel An.

Dans la même veine, il est prévu le 1er juin une visite du chantier pour les enfants des travailleurs pour « leur faire découvrir le projet, leur montrer le travail de leurs parents, le chef d’œuvre qu’ils sont en train de contribuer à réaliser », se félicite M. Liu.

Toujours selon lui, la partie chinoise a également « de bonnes relations » avec la partie ivoirienne, notamment le ministère des Sports, le BNETD, le Laboratoire du bâtiment et des travaux publics (LBTP) qui assure le contrôle qualité.

RENFORCEMENT DE LA COOPERATION SINO-IVOIRIENNE

Pour Liu Wenao, le gouvernement chinois accorde une importance capitale à ce projet qui va doter la Côte d’Ivoire d’un joyau architectural de qualité pour la promotion du sport dans le pays.

Comme un signe de l’excellence des relations entre la Chine et la Côte d’Ivoire, ce projet, à l’en croire, va « améliorer la qualité de vie des Ivoiriens, renforcer la coopération entre les deux pays et l’amitié entre les deux peuples ivoirien et chinois ».

Pour le gouvernement ivoirien, le stade olympique d’Ebimpé-Anyama va permettre à la Côte d’Ivoire d’optimiser ses infrastructures pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qu’elle accueillera en 2021.

« C’est un moment exceptionnel et historique. La Côte d’Ivoire est en ordre de bataille pour la CAN 2021 », a déclaré le Premier ministre de l’époque Daniel Kablan Duncan (aujourd’hui vice-président) lors du lancement des travaux de construction du stade en décembre 2016, saluant le dynamisme d’une coopération sino-ivoirienne déjà couronnée par d’importantes infrastructures telles que le Palais de la culture de Treichville, l’autoroute Abidjan-Grand Bassam ou encore le barrage de Soubré.

Auteur : Xinhua

Source : Xinhua

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