Odjé Tiakoré (Secrétaire général chargé des anciens élus et cadres du Rdr) : « Le parti unifié Rhdp est un mariage de raison et d’intérêts »

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Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, l’ancien président du Rjr, par ailleurs secrétaire général chargé des anciens cadres et élus du Rdr, Odjé Tiakoré évoque les avantages du parti unifié Rhdp et appelle les militants de son parti à une mobilisation sans pareille ce 05 mai à l’occasion du congrès extraordinaire.

Lementor.net : Le Rdr tient ce samedi 05 mai son 4econgrès extraordinaire.  Ce congrès a-t-il un caractère particulier pour vous ? 

Odje Tiakore : Absolument , la jeunesse du RDR que dirigeait votre serviteur a  réuni un certain nombre de leaders de jeunesse et les a convaincu de ce que la solution de la paix  dans notre pays résidait dans notre unité et que nous devions donner l’exemple à nos aînés. Et le 12 août 2003, les jeunes du RDR , du PDCI, de l’UDPCI ont créé le Rassemblement des Jeunes pour la Démocratie et la Paix ( RJDP). Pour la petite histoire , les jeunes du RDR ont voulu que le nom du mouvement commence par RJ- Rassemblement des Jeunes, ceux de l’UDPCI ont ajouté D-pour Démocratie qui se trouvait dans le sigle de leur parti et ceux du PDCI le P – pour la Paix dont le Président Houphouet était l’apôtre: donc RJDP. La jeunesse du MFA nous a rejoint plus tard. Imaginez donc notre grande surprise, quand nos aînés pour marquer les retrouvailles de la famille Houphouetiste , ont choisi comme nom le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix, c’est à dire RHDP. Tout est venu des jeunes. Voici la vérité historique. Mais surtout , je voudrais saluer la vision du Président d’honneur du parti, le président Alassane Ouattara, qui a toujours inspiré nos actions et qui nous a soutenu dans ces démarches . Pour en revenir à votre question , il faut se rappeler que le thème de ce congrès extraordinaire est: Le RDR mobilisé pour le RHDP unifié. Personnellement , cela a toujours été mon rêve , l’unité de la grande famille Houphouetiste. C’est l’aboutissement d’un long parcours parsemé d’embûches incroyables.

« Le RHDP unifié va devenir la première force politique homogène et centrale en Côte d’Ivoire. » 

LM : Que pensez-vous du parti unifié ? Peut-il constituer un gage de paix pour la Côte d’Ivoire comme d’aucun l’estime ? 

OT : C’est la suite logique de l’évolution de notre alliance politique. Après la première période, celle de la plateforme où chacun gardait son autonomie, le parti unifié nous permettra de nous enrichir mutuellement en nous transformant en une entité politique cohérente, sur le plan sociologique, démographique, psychologique et historique. Le RHDP unifié va devenir la première force politique homogène et centrale en Côte d’Ivoire. 

LM : Lors de son congrès extraordinaire, contre toute attente l’UPCI a dit non au parti unifié ? Qu’en pensez-vous ?

OT : C’est vraiment intéressant de voir la force de la démocratie interne dans les partis politiques et même dans notre alliance politique où chacun choisit selon ses intérêts. Malheureusement, cela n’est pas un exemple à suivre, mais surtout le président de cette formation politique démontre qu’il n’a pas un leadership fort. Mais à bien y réfléchir, l’UPCI aura toujours la possibilité de revenir. Il faut leur donner le temps de la réflexion en dehors du RHDP avant le congrès constitutif. 

« Le RHDP est un mariage de raisons et d’intérêts »

LM : Que répondez-vous à ceux qui prétendent que le RHDP unifié est un mariage forcé ?

OT : Qui force qui ? C’est un mariage de raison et d’intérêts.  Nous avons une limite de temps, celle de l’année 2020, une responsabilité devant le monde et la nation, celle d’éviter les incertitudes et les sueurs froides aux ivoiriens, en créant un grand parti qui va rassembler les Ivoiriens et rassurer même la communauté internationale. Cela nous permettra de choisir en notre sein, le meilleur d’entre nous. L’enjeu est la stabilité politique, le bonheur de l’homme ivoirien à travers le développement économique, régional…en un mot, hisser la Côte d’Ivoire dans le rang des nations émergentes. Cela nécessite des sacrifices et d’énormes concessions. Bien sûr, les cadres et les jeunes doivent prendre leur part dans le débat sur la nouvelle Côte d’Ivoire en construction. 

Il s’agit pour les uns et les autres d’ouvrir les yeux. À voir les œuvres du président Alassane Ouattara, il ne s’agit pas seulement de routes ou de ponts à construire, ou d’électrification, c’est quelque chose d’infiniment plus grand.  Il est en train de mettre en œuvre sa grande ambition de bâtir une grande nation. Il le fait par touches successives. C’est un grand projet que je comprends et auquel j’adhère sans réserve. 

LM : Le Pdci joue-t-il franc jeu ? 

OT : Contrairement à ce que beaucoup de personnes pourraient penser, je ne suis pas choqué que le Pdci pose ses conditions et essaie d’obtenir ce qui leur paraît être la meilleure formule qui leur garantisse un retour au pouvoir en 2020. Ils ont toujours été à toutes les étapes des discussions, des réflexions et ils essayent de peser de toutes leurs forces pour que la balance penche en leur faveur. C’est une véritable leçon de politique appliquée qui se déroule sous nos yeux. Le président Alassane Ouattara et son aîné continuent de discuter et le dialogue ne sera jamais rompu quelque soient les cas de figures qui pourraient se présenter. D’ailleurs, il n’a pas pu échapper aux observateurs attentifs que quand on arrive à une situation de blocage, le RDR et le PDCI prennent toujours le soin, bien avant, de laisser les fenêtres et autres issues de secours bien ouverts. Les deux partis se parlent, quelques soient les humeurs des uns et des autres. Le RDR qui a la responsabilité officielle de la magistrature suprême est conscient de ses obligations vis-à-vis du peuple ivoirien et les assumera jusqu’au bout, avec humilité mais sans faiblesse. 

LM : Comment entrevoyez-vous la question de l’alternance en 2020 ?

OT : Il y aura bel et bien succession. Le président Alassane Ouattara l’a dit au cours d’une rencontre télévisée avec la presse, même si la constitution actuelle ne l’empêche pas d’être candidat. Ce sera au RHDP de présenter un candidat dont le profil reste à déterminer, un homme consensuel accepté par tous les camps à l’intérieur de l’appareil RHDP. 

« Dans une démocratie, le rôle et la place de l’opposition, de la société civile organisée et de la presse ne sont pas négociables. »

LM : Comment percevez-vous l’avenir de l’opposition en Côte d’Ivoire ? 

OT : L’opposition a sa place dans le jeu politique. Elle est même nécessaire et on devrait financer l’opposition et la soutenir. On doit leur donner un statut formel et les consulter sur certains sujets majeurs qui engagent la vie de la nation. La société civile organisée devrait aussi être prise en compte, tout comme la presse. Dans une démocratie, le rôle et la place de l’opposition, de la société civile organisée et de la presse ne sont pas négociables. S’agissant de la presse, je remarque qu’elle est prise en compte à travers les fonds qui leurs sont consacrés et les rencontres périodiques qu’elle a avec le Chef de l’Etat. Ceci étant, je suis contre les formules qui consiste chaque fois à associer l’opposition à la gouvernance. La majorité dirige et l’opposition critique. Chacun doit jouer son rôle. 

«Je voudrais inviter tous les anciens du RDR à se mobiliser pour faire de ce congrès extraordinaire un succès. C’est leur travail qui a permis la victoire du RDR, leurs bénédictions sont encore nécessaires car le travail n’est pas encore fini. »

LM : Quel est véritablement votre rôle au sein du Rdr aujourd’hui ? 

OT : A l’issue du dernier congrès, la Secrétaire générale du parti a bien voulu me confier le Secrétariat général adjoint chargé des Anciens Élus et des Anciens cadres. De sa création à aujourd’hui, le RDR totalise près de 24 années d’existence ; des années de braise, difficiles, éprouvantes, épouvantables. Ces héros qui ont permis cela, les Anciens jeunes, les femmes dignes et debout, les hommes déterminés, doivent tous être honorés et reconnus comme des martyrs de notre parti et bien évidemment de la république. Malgré l’accession du RDR au pouvoir, chacun de nous garde en lui les séquelles du traumatisme collectif. J’ai donc le périlleux devoir de faire revenir tous les anciens qui avaient raccroché pour de multiples raisons, de créer les conditions de la remobilisation de tous ceux qui étaient déçus et surtout de m’assurer qu’on leur donne la place qui est la leur à l’intérieur de l’appareil. Cela fait une charge de travail énorme et j’espère bénéficier du soutien de tous. 

Je voudrais inviter tous les anciens du RDR à se mobiliser pour faire de ce congrès extraordinaire un succès. C’est leur travail qui a permis la victoire du RDR, leurs bénédictions sont encore nécessaires car le travail n’est pas encore fini. Ce sont eux-mêmes qui le disent : « quand on n’a pas fini de marcher, on continue de balancer les bras. ». Que Dieu nous aide. 

 

Auteur : Cheick Diawara

Source : Lementor.net

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