Présumé blanchiment d’argent au Plateau : Révélations sur les malversations reprochées à Bendjo et le mandat d’arrêt qui le vise

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Alors qu’il était au Maroc pour y recevoir un prix, Noël Akossi Akossi, maire du Plateau, a reçu une convocation à se rendre à la Brigade de recherches de la gendarmerie au Plateau.

Suite à cette convocation, le numéro 3 du Pdci selon ses propres termes (après le Président Bédié et le secrétaire exécutif Maurice Kakou Guikahué), n’est pas rentré au pays à la fin de sa mission au Maroc. Selon plusieurs témoignages, Akossi Bendjo se trouve en France, alors que d’autres personnes avaient fait état de sa présence du côté de Los Angelès. Qu’est ce qui est reproché exactement au Maire du Plateau ? Existe-t-il effectivement à son encontre un mandat d’amener, et aussi un mandat d’arrêt ? Explications !

Tout serait parti des mouvements suspects sur le compte d’une entreprise. Cette entreprise a fait des factures estimées à un total de deux milliards environ. Les informations font état d’une entreprise au capital d’un million de Fcfa. Cette entreprise recevait régulièrement des paiements de plusieurs millions, sans bons de commande réguliers, ou du moins sans bons de livraison. Par exemple, lorsque l’entreprise dit avoir livré du matériel informatique, ou de bureau, lorsqu’elle dit avoir effectué telle ou telle prestation, ni la mairie, ni l’entreprise elle-même, n’arrive à donner les pièces justificatives, selon des sources proches du dossier. Il est aussi reproché à l’entreprise mise en cause de ne pas tenir de comptabilité traçable pour s’assurer des achats de biens, et de services au profit de la mairie, en vue de justifier les sommes perçues.

« Les enquêtes se poursuivent. Personne n’a encore inculpé le maire, ni son directeur de cabinet qui est introuvable, mais leur attitude suscite des interrogations et intrigue, d’autant plus que le maire lui-même, a dit qu’il n’a rien à se reprocher, et que sa gestion est transparente, qu’elle est même l’une des meilleures d’Afrique. D’où le prix qu’il a reçu au Maroc. À ce titre, il devrait pouvoir répondre à la justice, sans délai », a confié à l’IA un informateur qui a requis l’anonymat.

Alors qu’aucune source judiciaire, ou autorisée n’a souhaité confirmer les rumeurs de l’existence d’un mandat d’arrêt, l’informateur cité plus haut poursuit : « Je ne saurais parler de mandat d’arrêt, mais plutôt d’un mandat d’amener. Puisqu’il ne s’est pas rendu à la convocation, la justice a peut-être demandé à ce qu’il soit conduit et amené à elle, car elle le soupçonne de fuir, ou de refuser de répondre à la justice ; et ça c’est grave ! Il s’agit d’un mandat d’amener, qui ne vaut pas forcément inculpation, ni arrestation pour le moment. S’il s’était rendu spontanément à la convocation de la justice, tout ceci ne se serait peut-être pas présenté ».

Toutefois certaines sources interrogées doutent de l’existence effective d’un mandat d’amener.  Elles parlent d’une tentative d’intoxication, ou d’une manipulation dans laquelle serait tombé le maire. « Moi je n’y crois pas. Tout ceci c’est pour faire peur, pour l’’intimider. Apparemment cela a réussi puisqu’il est pratiquement en exil, alors qu’il me semble qu’aucun acte ne lui a été clairement signifié, à moins que je me trompe. À la longue, il pourrait ne pas être candidat pour négocier sa tranquillité. Si j’étais à sa place, je rentrerai au pays, pour que ça passe ou ça casse », analyse un juriste qui affirme qu’en sa qualité d’Offcier de police judiciaire, un maire ne peut être arrêté ou amené comme un vulgaire malfrat, même s’il n’a pas l’immunité d’un député. Pendant ce temps, des partisans de Bendjo se mobilisent. Ils dénoncent dans les journaux, et sur les réseaux sociaux, une cabale, parce que le maire du Plateau serait hostile au Rhdp. Ils crient à un règlement de compte politique.

Selon des informations obtenues, des investigations et une inspection des services compétents se poursuivent actuellement à la Mairie du Plateau. Le secrétaire général de la mairie, qui fait office de patron des lieux en ce moment, a même été longuement entendu, hier. En l’absence de Bendjo plusieurs maires adjoints, et même des directeurs de service auraient déserté les lieux, rendant difficile le travail de vérification entrepris, sur la gestion du maire. Les enquêteurs qui ont manifesté le souhait d’accéder au bureau de Bendjo, en vue de procéder à des vérifications, n’auraient pas pu le faire, faute de mandat et de réquisition expresse du Procureur.

Des observateurs qui se refusent à emboucher la trompette d’un règlement de compte politique, face aux accusations et au narratif des faits reprochés à l’adjoint du micro du Président Bédié (des faits pour lesquels deux dames, dont la directrice des finances de la mairie, seraient déjà écrouées), souhaitent que la justice ivoirienne, soit également vigilante, sur les cas similaires, susceptibles d’exister dans d’autres communes du pays. « Si les faits sont vrais, ou avérés, difficile de parler de règlement de comptes politique malgré le contexte.  Ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’il n’y ait pas d’abus dans la procédure, et surtout qu’il n’y ait pas deux poids deux mesures. Il faut chercher à voir clair, dans les autres mairies du pays, au cas où il s’agirait d’une pratique courante utilisée pour détourner les fonds publics. Il s’agit de créer les conditions d’une bonne gouvernance, et non de punir un nouvel adversaire politique. Il faut donc frapper partout, et non Bendjo seul », a confié un baron du Pdci.

Auteur : Charles kouassi

Source : Afrikipresse.fr

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