Il était promu à un bel avenir sur le plan musical quand il démarrait sa carrière en 1984. Malheureusement, Issa Sanogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, va connaître une carrière en dents de scie avant de sombrer totalement dans la consommation abusive de la drogue. L’enfant de Koumassi a certainement été vite grisé par le succès. Toujours est-il que l’artiste qui a été trop tôt projeté au-devant de la scène n’a pas su profiter de ses acquis afin de faire une belle carrière. Né le 7 mai 1970, Issa Sanogo est issu d’une famille de musiciens. Son père griot appartenait à un groupe musical qui animait des manifestations pendant les week-end sous les périodes de fête. Le «petit» Issa Sanogo va alors se familiariser avec les instruments de musique. Il apprend à jouer à la guitare. Concernant la chanson, il affirme dans une interview accordée au quotidien de service public des samedi 7 et dimanche 8 janvier 1984 que c’est un don de Dieu : «Chanter pour moi est un don. On dit que le don des Béninois sont les mathématiques, le mien est la chanson. C’est un don de Dieu».Toutefois, il reconnaît qu’Ernesto Djédjé l’a beaucoup influencé : «C’est lui qui m’a appris à danser. Je l’ai connu à travers la télévision». Le «petit» participe ensuite à l’émission 1èrechanceà la Télévision ivoirienne. Cette lucarne lui ouvre la voie du succès puisque beaucoup d’observateurs décèlent en lui des qualités de bon chanteur. Parallèlement à la chanson, il continue de fréquenter l’Epp Dion Robert de Koumassi. Après son échec à l’entrée en6e, il s’inscrit dans un collège privé pour faire le premier cycle. Mais, il sera très vite rattrapé par le virus de la musique puisqu’il va arrêter les études en classe de 4e. Issa Sanogo est de plus en plus invité dans les galas pour chanter devant de hautes personnalités dont le premier Président Félix Houphouët Boigny. Désormais connu par le public ivoirien, il a dû mal gérer sa vie de star. Il fréquente les endroits très peu recommandables surtout qu’il avait déjà campé un rôle de bandit dans le film «Ablakon» de Roger Gnoan M’bala. «De son vivant, il me confiait que ce rôle ne lui a pas fait du bien. Puisque projeté au-devant de la scène, personne n’a pu l’encadrer pour mener à bien sa carrière», confie Alassane Ouattara, musicien et secrétaire général adjoint de l’Union nationale des artistes de Côte d’Ivoire (Unartci). Mal encadré et mal conseillé, Issa Sanogo rejoint la rue où il n’a d’yeux que pour la drogue. A telle enseigne qu’il finit par se retrouver à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). A sa sortie de prison, en 2000, l’artiste producteur, Ken Adamo, lui permet d’enregistrer «Gbagban 1» et «Gbangban 2» pour se relancer. Cela ne sera qu’un feu de paille. Puisque l’artiste, après quelques moments de succès, va replonger…
Source :