Déclaration Du Front Populaire Ivoirien Sur Le RGPH 2013

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Dans une déclaration rendue publique le 27 décembre 2013, le Front Populaire Ivoirien appelait le Gouvernement à surseoir à l’opération RGPH 2013, non sans démontrer, force arguments à l’appui, que les conditions n’étaient pas réunies pour la réussite de cette opération.

Malheureusement, le FPI observe que le Gouvernement, faisant fi des fortes réserves objectives qu’il avait émises dans cette déclaration, s’entête à vouloir organiser le recensement général de la population, au risque de bâcler cette opération hautement stratégique pour l’avenir du pays.

Dans un Etat moderne, le Recensement Général de la Population et de l’Habitat répond à un souci régalien de disposer de données géo sociologiques exhaustives, fiables et détaillées, sur la population et l’habitat, en vue de concevoir des politiques et programmes de développement socio-économique. Il est un outil stratégique pour les planificateurs et décideurs de tout pays soucieux de son développement harmonieux et durable.

En Côte d’Ivoire, le 4ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-2013), qui doit fournir des informations fiables sur la structure et la dynamique de la population ivoirienne et mettre à jour la base de données géo-référencées permettant de localiser avec précision les populations, intervient dans un contexte sociopolitique d’insécurité généralisée, d’ostracisme, de traque et d’exil forcé d’une grande partie de la population. A l’Ouest et au Sud du pays, depuis l’avènement de la gouvernance de M. Ouattara, de  nouveaux immigrants, massivement convoyés des pays limitrophes, ont systématiquement repeuplé les villages et campements des autochtones spoliés et contraints à l’exil.

– Considérant que la structure démographique de la Côte d’Ivoire est à l’heure actuelle des plus brouillée sociologiquement, du fait de la guerre et de l’insécurité, notamment dans l’ouest du pays ;

– Considérant que les citoyens Ivoiriens, ostracisés et spoliés de leurs terres chez eux, verront dans cette opération de recensement un subterfuge pour légitimer la perte définitive de leurs biens ;

– Vu que les DOZOS et les FRCI, bourreaux des Ivoiriens, continuent d’entretenir un climat d’insécurité à travers tout le pays ;

– Vu que le recrutement des 30 000 agents recenseurs s’est fait sur des bases politico ethniques, déjà exacerbées pendant la longue crise sociopolitique ;

– Attendu que le travail de ces agents aux ordres compromettra gravement la fiabilité et la crédibilité des données démographiques et socioéconomiques à recueillir ;

Le Front Populaire Ivoirien

1)     Dénonce l’entêtement du Gouvernement à vouloir opérer un passage en force, pour organiser le Recensement général de la population ;

2)     Dénonce le dessein inavoué du pouvoir d’exclure une grande partie des ivoiriens de ce recensement et de consacrer le fait accompli au profit des nouveaux immigrants qui sont massivement entrés en Côte d’Ivoire à la faveur de la guerre postélectorale, pour des visées électoralistes ;

3)     Rappelle au pouvoir Ouattara que le recensement de la population est une opération trop importante pour être sacrifiée sur l’autel d’ambitions politiques mal dissimulées ;

 

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