Guerre de tranchée au FPI, une opposition divisée : bicéphalisme qui risque de conduire à une mort certaine ?

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Que dire, qu’écrire, « FPI : état d’urgence, zone de guerre ? », « Le FPI vit-il ses derniers jours ? ». Le constat amène à se demander si le FPI du Woody de Mama ne mourrait-il pas des suites de l’empoignade fratricide qui engage sans merci, avec tous les moyens possibles, ses supposés successeurs ? Le FPI survivra-t-il à Laurent Gbagbo? Toujours est il que la friction, devenue fissure entre temps et aujourd’hui cratère, a donné ces derniers jours, le constat amer que le FPI est officiellement et désormais composé de deux entités qui semblent inconciliables. Un bicéphalisme qui risque d’entrainer le parti à la rose vers une mort politique certaine. Issus du même parti, deux clans se livrent une farouche guerre de tranchée et se regardent en chien faïence : la branche de Mama (village de Laurent Gbagbo) avec pour tête de file Sangaré Aboudramane, soutenu par les Sébastien Dano Djédjé et autres et celle d’Affi N’guessan, détentrice du pouvoir légal.

De la libération de Laurent Gbagbo

Comment le FPI peut-il libérer ou faire libérer Laurent Gbagbo ? Qu’il soit dans l’opposition ou revenu au pouvoir (ce qui n’est pas pour demain), étant donné que la clé de cette libération est détenue par la CPI, loin de la Côte d’Ivoire et son pouvoir d’Etat. Le FPI se déchire donc entre deux camps aux visions très tranchées: le premier camp veut aller à la présidentielle d’octobre derrière Pascal Affi N’Guessan, enfin d’engager une stratégie pour la libération de Laurent Gbagbo, une fois au pouvoir, tandis le second refuse un tel scénario et fait de la libération de Laurent Gbagbo, son cheval de bataille pour la survie du parti. Ces deux camps se sont opposés à plusieurs reprises devant la justice ivoirienne. Celle-ci a eu à  prononcer en fin 2014, l’irrecevabilité de la candidature de Laurent Gbagbo à la tête du parti. Ses partisans avaient fait appel et la décision est attendue pour le 5 juin. Comment comprendre donc qu’un congrès se soit tenu pour faire élire Laurent Gbagbo à la tête du FPI avant toute décision du 5 juin ? Une défiance à la justice ivoirienne ?

Comme de son bunker, de sa cellule de la Haye, Gbagbo veut toujours diriger

A bien observer, tout comme dans la gestion du macrocosme ivoirien que celle du microcosme de son parti le FPI, Laurent Gbagbo demeure dans sa même logique. Celle de ne jamais reconnaitre sa défaite ni son écartement et ne jamais céder ‘’sa place’’. Pour la Présidence de la Côte d’Ivoire, il avait refusé de reconnaitre sa défaite et s’était ‘’bunkerisé’’ pour donner ce que nous savons tous. Bien qu’en prison loin de son pays, il garde la même attitude pour la direction de son parti. Comme s’il se disait : « Pour la Présidence de la Côte d’Ivoire ou pour celle du FPI, si ce n’est pas moi, qu’advienne le déluge ». Sinon comment comprendre qu’il accepte d’être candidat à la Présidence du FPI (si ce n’est pas de la manipulation de la part des frondeurs) ?  « Pour l’élection à la présidence du parti, le camarade candidat Laurent Gbagbo a obtenu 15.851 voix, soit 99,64% des suffrages », a affirmé dans une déclaration écrite, Sébastien Dano Djédjé, au sortir d’un « congrès extraordinaire » du FPI ayant abouti à cette annonce. De son côté, le Président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, à qui les « frondeurs » pro-Gbagbo du parti, s’opposent depuis des mois, a qualifié cette annonce de « poisson d’avril » et d’ajouter « Il n’y a eu aucun congrès. C’est de la propagande. Ce sont des déclarations sans fondement, qui n’ont aucune valeur juridique ». Et c’est reparti !

Une bataille de succession qui ne dit pas son nom


En réalité, la bataille engagée n’est-elle pas une bataille de succession à Laurent Gbagbo et non une bataille pour réellement espérer revoir le fils de Gado Marguerite à la commande du bateau ivoire ?

Dans les deux camps, une chose est partagée de manière unanime et interne : un retour de Gbagbo au pouvoir, à ne pas confondre avec un retour au pays, est illusoire. Des sources introduites et réalistes confient : « Combien d’entres eux réclament et croient au  retour au pouvoir de Laurent Gbagbo ? Quelque soit le camp ? En réalité, c’est une guerre comme dans tous les partis avec cette fois, une volonté de vouloir associer l’opinion nationale et internationale à cette bataille interne. Le FPI est donc en guerre en son sein. Une guerre que certains de la branche de Mama, souhaite nationaliser, voire internationaliser en donnant l’impression que c’est le Président Ouattara qu’ils combattent, pour rassembler plus de suiveurs ». A trop tirer sur la corde, les frontistes risquent de briser la corde-FPI. Et donner raison à ceux qui soutiennent qu’après les pères fondateurs, les partis africains se disloquent, s’ils ne disparaissent à jamais. Est-ce le destin réservé au FPI ?

Khalil Ben Sory

Lementor.net

 

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